La remarque 83, Giton et Phédon, annonce un portrait double, opposition de deux personnages de conditions différentes : Giton le riche et Phédon le pauvre. Cette description va développer deux parties symétriques surtout dans leur structure qui, grâce à la composition habile de l'auteur, vont révéler une morale implicite (...)
[...] La structure du récit La Bruyère va développer un diptyque avec deux parties descriptives symétriques (Giton : lignes 1 à 16, Phédon : lignes 17 à surtout dans leur structure. Chaque portrait aura une composante physique, une psychique et une sociale (comportementale et relationnelle). Les effets de symétrie entre les deux portraits - analogie de progression dans la composition On relève ainsi : .personnages nommés dès le début : Giton (ligne et Phédon (ligne 17) .l'intention du portrait est livrée à la fin : riche (ligne 16) et pauvre (ligne 39) .entre les deux, la même évolution fait apparaître : . [...]
[...] On distingue plus nettement son personnage par ses traits physiques, son comportement et la présence des autres. Phédon est caractérisé par un champ lexical négatif : .ligne 17, creux, sec et maigre .ligne 18, peu et abstrait .ligne 19, stupide et oublie. Le récit se focalise davantage sur le personnage et en donne une impression floue et fugace. Dans les deux cas, les impressions sont renforcées par des phrases de forme différente. - les relations sociales Giton a des relations sociales harmonieuses soulignées par la répétition du pronom on (six fois) et des anaphores. [...]
[...] Jean de La Bruyère, Des Biens de fortune Giton et Phédon (remarque 83) Les Caractères. Redresser : reprendre Libertin : qui s'affranchit des impératifs de la religion ; politique : habile. Abstrait : songeur ; rêveur : pensif. Chagrin : irrité. Prévenu des ministres : prévenu en faveur des ministres. Étude analytique Introduction Jean de La Bruyère (vers 1645, 1696) est un moraliste français du 17ème siècle. En 1688, il publie une première édition des Caractères, qu'il qualifie de revanche du talent et de l'esprit sur la naissance et la fortune Cet ouvrage a été rédigé sous le règne de Louis XIV, au cœur de la monarchie absolue de Droit Divin, et marque les prémices des Idées dites des Lumières Il s'agit d'un des tout premiers auteurs à exposer dans ses œuvres des thèses dissertant sur l'égalité, la justice sociale, au sein d'une société élitiste et profondément contrastée. [...]
[...] D'ailleurs, il le signale sans ambiguïté, dès le sous-titre de son ouvrage : il a prétendu décrire les mœurs de ce siècle donc d'un siècle qui n'est plus le nôtre. Dans la préface, il prétend également avoir pour visée l'instruction, c'est-à-dire la formation morale de ses contemporains, au moyen de la satire afin de corriger les mœurs par le rire, somme toute comme Molière. Dans le chapitre VI, Des Biens de fortune, et par opposition au chapitre II, Du Mérité personnel, La Bruyère évoque la richesse comme le signe, par excellence, de l'arbitraire et de l'injustice. [...]
[...] Le récit semble construire un cercle dans lequel Giton tient le milieu (ligne 7). Phédon a des relations saccadées avec la société. Le pronom on est moins présent (deux fois) tandis que le verbe être apparaît récurrent. Ceci concourt à renforcer l'isolement et la solitude du personnage. Dans ce cas, le cercle n'existe pas, comme nous l'apprend la ligne 27 : il n'est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle. De plus, il se marginalise : il se met derrière celui qui parle puis recueille furtivement et enfin il se retire si on le regarde (lignes 28 et 29). [...]
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