La fin de l'Acte II scène 8 témoigne d'un revirement psychologique. Alors que Clytemnestre jusqu'à maintenant était sur la défensive et « plaidait » non coupable, refusait d'avouer, tout à coup, quasiment par défi, avoue avec jubilation le meurtre. Et cette jubilation nous intervient : Clytemnestre est-elle aussi noire, aussi coupable qu'Electre semble affirmer ? (...)
[...] Pour Clytemnestre, la haine est fonction de la puissance. Agamemnon représente le roi des rois et c'est tout ce qu'elle hait. La puissance d'Agamemnon rapporte au sacrifice d'Iphigénie. C'est à partir de là que Clytemnestre hait son époux. Quand elle le tuera, se sera aussi bien l'époux que le roi. Double puissance : celui avec qui elle partage la couche, elle est sa femme par obligation : haine de femme. Haine aussi en tant que roi à cause du sacrifice d'Iphigénie. [...]
[...] Echec également dans sa relation père / mère. Echec du mariage : * Du jour où il est venu m'arracher à ma maison : connotation du verbe ; violence, fort, contrainte, qui assimile le mariage à un enlèvement, à une prise de guerre qu'Agamemnon aurait fait ; Ce qui fait de la base de ce mariage, pas sentimental, mais par un rapport de force et ce depuis le début. Le vice de fabrication de mariage est l'absence d'amour. En conséquence on a le dégoût et la répulsion physique. [...]
[...] Le meurtre d'Agamemnon dans cette perspective semble un processus logique, normal. Puisque le couple a été crée par un rapport de force, il y a absence de transparence, absence d'amour donc il y a haine. La réalité du couple : absence d'amour que le temps a transformé en haine. Pour passer du manque d'amour à la haine, il faut un moment déclenchant. Ici ça a été le sacrifice d'Iphigénie, décidé par Agamemnon seul, il est arbitraire de la décision. Dans ces circonstances, Clytemnestre n'existe pas pour Agamemnon. [...]
[...] Il prend une autre connotation : il me faisait signe d'approcher, de cette main à petit doigt : signe dérisoire, ridicule du pouvoir : Barbe, cheveux frisés : toison Il n'y a pu de différence entre les cheveux et la barbe. Clytemnestre assimile Agamemnon à une bête, elle le rabaisse au statut animal. Cette : pronom démonstratif qui montre le dégoût. Assimilation entre le bélier qu'elle va sacrifier et Agamemnon : j'ai fait immoler le bélier le plus bouclé, le plus indéfrisable Agamemnon pour elle est une bête, une brute. [...]
[...] Clytemnestre en fait un roi de représentation. pompeux : il voulait donner l'image de la force. Il n'est pas fort : banal : médiocrité : vide et même lamentable Il est handicapé : petit doigt frisure bégaye En bordure de la stupidité : crédule indécis niais Il est le roi à jouer le macho. Cette charge terrible est proportionnelle à la haine accumulée. Tout les mots de la haine : Clytemnestre s'exprime avec des antiphrases : ce père admirable : ironie ; folle : hystérie de sa part ; horreur : référence à Iphigénie ; dégoût : de l'embrasser. [...]
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