Volonté des dieux, le destin se manifeste à plusieurs niveaux à travers différents personnages. Pour Egisthe, c'est Electre. Pour le président qui redoute de voir Electre entrer dans son clan, c'est Egisthe avec sa volonté inflexible qui représente la fatalité (...)
[...] Cette volonté de despote, dont la décision est sans appel, est en soi une manifestation de Destin. Celui-ci, en définitif, consiste pour chaque personnage en une volonté plus forte que la sienne propre et qui décide directement ou indirectement de son sort. Egisthe, lui-même, finira par subir la volonté supérieure des dieux mais dans ce passage, il incarne lui-même vis-à-vis du magistrat la toute puissance de la fatalité. Son langage emporte du reste la marque. Le Fatum, racine latine du mot fatalité, provient d'un verbe qui signifie parler. [...]
[...] Le Fatum, c'est la parole des dieux, leurs proclamations souveraines. Lorsque Egisthe, pour clore le débat, prononce les mots "j'ai dit", c'est en quelque sorte le Destin qui parle de sa bouche. Ce passage est d'ailleurs centré sur l'importance de la parole : si celle ci peut être l'oracle par lequel se révèle le Destin, elle est aussi le véhicule de la violence entre thèmes essentiels de cette fin de scène 3. II. L'Omniprésence de la Violence Egisthe, en effet, manifeste son pouvoir par la parole. [...]
[...] Curieusement Egisthe lui demande alors si il aime entendre les femmes discuter. On passe ainsi en changeant simplement une lettre, d'un verbe à l'autre, en suggérant qu'ils sont quasiment synonymes. L'anecdote relatée par le mendiant à la fin du passage confirme bien l'idée que la violence verbale régule à la violence physique La violence physique. "Le sang a coulé" : ces mots du mendiant qui concluent la scène 3 ont une résonance inquiétante. Il s'agit de femmes qui se chamaillent et en viennent aux mains à propos d'une domestique. [...]
[...] Il y a peut-être encore une allusion au Destin. D'autre part, cette anecdote démontre que la violence et l'affrontement sont inévitables chez les humains quelle que soit la position sociale et l'enjeu de leur dispute. En ce sens, l'anecdote est liée aux conflits majeurs de la pièce et peut-être lue comme une prophétie de la violence aveuglée. Cette scène nous montre à quel point les thèmes de la violence et du Destin sont liés entre eux. Derrière des attitudes et des paroles apparemment anodines, on peut pressentir l'orage qui va éclater. [...]
[...] La Toute Puissance du Destin Volonté des dieux, le destin se manifeste à plusieurs niveaux à travers différents personnages. Pour Egisthe, c'est Electre. Pour le président qui redoute de voir Electre entrer dans son clan, c'est Egisthe avec sa volonté inflexible qui représente la fatalité Peut-on détourner le Destin ? Egisthe croit pouvoir ruser avec la Destinée en transférant la malédiction des Atrides que comporte selon lui Electre, sur la famille Théocathoclès. Le craintif président tente d'abord l'en dissuader en mettant en doute l'efficacité de cette ruse : "Croyez-vous donc qu'il soit transmissible lance-t-il au régent d'Argos. [...]
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