Devenu historien il enseigne à la Sorbonne puis à l'IEP de Paris et à l'Ecole militaire de Saint-Cyr. Dans ses études et ouvrages, Raoul Girardet s'intéresse à l'analyse de la cause nationale, à l'histoire de la société militaire et à celle des mentalités politiques (...)
[...] Apparaît là une dimension explicative du mythe de l'Age d'Or : la peur de la modernité. Il y a une véritable angoisse du changement, alors on préfère se tourner vers l'arrière. L'espérance d'un possible retour en arrière, d'un recommencement, subsiste. L'Unité Dans l'histoire politique on peut tracer une ligne de partage entre : d'un côté la valorisation de l'individu, la libre disposition, l'acceptation de différences et de conflits au sein de la société ; et de l'autre côté, la volonté de rassembler et de fondre la société en une masse homogène et cohérente, en se basant sur de grandes exaltations collectives. [...]
[...] Par ailleurs, l'accent est mis sur la personnalité du héros. Le mythe garde l'empreinte du personnage. Il garde aussi l'empreinte du cadre spatio- temporel. En outre, Raoul Girardet fait un parallèle intéressant entre les crises de légitimité du chef de l'Etat (dues aux changements réguliers de systèmes politiques ces deux derniers siècles) et l'appel au Sauveur. Le Sauveur apparaît alors comme le substitut de l'autorité paternelle, ou bien comme un meneur de bande qui ramène une nouvelle identité. Quelque soit la figure du Sauveur, il est un agent de socialisation des âmes (Maurice Barrès), et inspire la dévotion, la soumission, l'enthousiasme ; il structure la vie collective. [...]
[...] Plus précisément, l'auteur veut préciser les rapports entre histoire et analyse mythologique. Il veut montrer en quoi les deux disciplines se complètent, s'enrichissent mutuellement : les grandes constructions mythologiques expliquent certains enchaînements d'évènements politiques, mais en même temps ces derniers ne peuvent être considérés sans leur spécificité de lieu et d'époque. Girardet choisit de positionner son analyse sur les 3 derniers siècles en Europe, pour assurer une certaine cohérence des constructions mythologiques. On l'aura compris, l'objet de l'ouvrage est, comme il le souligne lui-même, de transcender l'opposition entre le rationnel et l'imaginaire En mettant en relief les interrelations entre réel et imaginaire, il relativise le rôle de l'historien : ce dernier veut comprendre le déroulement de l'aventure humaine, mais sans connaissance de l'émotion qui a guidé les hommes, les a mobilisé, et les a fait agir. [...]
[...] Pour chacun, il étudie ses origines, les modalités de sa construction, ses figures marquantes et surtout son utilisation à des fins politiques. conspiration Raoul Girardet s'appuie tout d'abord sur trois exemples de complots : le complot juif, jésuite et franc-maçonnique (tous les trois illustrés par un récit). Ces exemples permettent de relever des traits communs à tout construction mythique. L'existence d'une organisation secrète, hiérarchisée, constitue un élément central du mythe du complot, et tous les moyens sont utilisés pour mettre à bien cette conspiration. [...]
[...] Il est jeune et prône l'action immédiate. C'est le héros de la jeunesse et du mouvement. C'est par exemple le jeune Bonaparte. Le 3ème modèle est celui du législateur, qui se projette dans la durée. Il pose les règles de la vie collective de demain en faisant des lois. Enfin, le dernier modèle est celui de Moïse le prophète. Il est porté par une impulsion sacrée ; on assiste à un processus d'identification d'un destin individuel et d'un destin collectif. [...]
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