[...]
On peut penser que Bernard doit faire le choix entre trois doctrines différentes.
Dans le discours du premier orateur, la tournure de phrase pourrait prêter à confusion et entrainer un contre-sens : "prétendre rien découvrir" signifie découvrir quelque chose car rien vient du latin res et veut dire chose. Ce premier orateur dit que ce serait prétentieux de croire que l'on peut faire des découvertes car "nous n'avons rien que nous n'ayons reçu" (l. 12). La réflexion que peut se faire l'auditoire - dont Bernard - c'est que si l'avenir est déjà tracé, nous n'avons plus rien à faire. Par l'antithèse entre "passé" (l. 14) et "avenir" (l. 15), le locuteur réunit ces deux notions antithétiques : le passé détermine ce que l'on est, donc le présent, et ce l'on devient, donc le futur : "notre avenir est tracé" (l. 15).
Le deuxième orateur commence par faire une concession au précédent "commença par l'approuver" (l. 17) puis se met à dénigrer ceux qui prétendent penser par eux-mêmes "s'éleva contre le présomptueux" (l. 18). Il défend une doctrine en la personnifiant "elle a déjà traversé bien des siècles" (l.21/22). On peut reconnaître à travers ses propos la défense de la Tradition. Mais la solidité de son argumentation n'est pas évidente : aux lignes 24-25, il tient des propos généraux. Il utilise le modalisateur "assurément" (l. 21) pour marquer sa certitude.
Le troisième orateur emploie des antithèses pour opposer deux idées : la "théorie" (l. 28,32) et "le programme" (l. 29) d'un côté et l' "action" (l. 32), la "pratique" (l. 33) menées par le "combattant" (l. 34) de l'autre. Il ne suffit plus de penser, il faut agir mais de manière organisée. Un nouveau jeu d'oppositions entre les "forces isolées" (l. 35) et "ordonnées" (l. 38) souligne que des actions dispersées n'ont pas de poids, il emploie à cet effet le champ lexical de l'armée pour défendre son point de vue "homme d'action" (l.32), "combattant" (l.34), "forces" (l. 35), "s'enrégimentait" (l.39) "supérieurs" l.63) (...)
[...] 41-42), signature (l.42), engage (l. signer (l. 55). L'ange teste alors sa solidité en confirmant que s'il doute de lui, Bernard doit signer oui, certes, si tu doutes de toi (l. la paresse intellectuelle et morale est ici stigmatisée, tournée en dérision. L'ange sait que même s'il l'a poussé dans ses limites et lui a fait trouver la force de se libérer, il doit encore veiller sur lui et s'assurer de son émancipation. Ainsi, si le protagoniste envisage avec une pointe d'humour au mode conditionnel, terrasserais (l. [...]
[...] 17) puis se met à dénigrer ceux qui prétendent penser par eux-mêmes s'éleva contre le présomptueux (l. 18). Il défend une doctrine en la personnifiant elle a déjà traversé bien des siècles (l.21/22). On peut reconnaître à travers ses propos la défense de la Tradition. Mais la solidité de son argumentation n'est pas évidente : aux lignes 24-25, il tient des propos généraux. Il utilise le modalisateur assurément (l. 21) pour marquer sa certitude. Le troisième orateur emploie des antithèses pour opposer deux idées : la théorie (l. [...]
[...] A la fin de l'extrait, les points de suspension (l. 69) nous montrent que l'ange invite Bernard à prendre une décision. Le passage se termine sur la réponse brève du héros qui, avec l'adverbe d'opinion oui (l. affirme sa détermination. Il s'agit d'une révolte contre l'attitude de celui qui n'oserait devenir majeur, c'est-à- dire de s'assumer pleinement. Conclusion : Cette scène est déterminante dans l'émancipation de Bernard car, d'une part, André Gide remet en question le parcours de son personnage principal en le confrontant à trois doctrines qui paraissent différentes au départ, mais qui, finalement, se rejoignent. [...]
[...] En outre, ils emploient des procédés oratoires identiques tels que l'implication de l'auditoire et l'emphase. Pour cela, ils adoptent la première personne du pluriel nous chacun de nous (l.13, 22) qui devient chacun 39) et l'adjectif possessif notre 36). Ils veulent livrer à leur discours une portée universelle : les deuxième et troisième orateurs utilisent un déterminant indéfini globalisant tout notre avenir (l.15), toute théorie (l.32), tout bon français (l.33/34). Le deuxième insiste sur la prévalence de sa théorie par un procédé anaphorique c'est la meilleure (l.21), c'est la seule (l.22), c'est celle que (l. [...]
[...] La locution adverbiale de nouveau (l. rappelle que l'ange était déjà là et qu'il demeurait tout près, même lorsque Bernard ne le voyait plus, ce qui indique qu'effectivement le temps est venu (l. 1). L'ange représente la maturité, l'épanouissement, l'accomplissement de l'individu. Il parle avec autorité à la ligne 4 avec une tournure impérative il va falloir modérée cependant car il va falloir est moins injonctif que il faut Toutefois, le champ lexical du combat empoignais (l. 66-67) ; terrasserais (l. [...]
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