Lecture analytique de la lettre de Bernard Profitendieu à son père tirée de l'oeuvre d'André Gide Les faux-monnayeurs.
[...] Il est parvenu à rendre sa lettre telle qu'il la voulait grâce à des formulations semblant cruelles. Il connaît très bien les failles de son père et combine donc son potentiel d'écriture avec sa capacité à se souvenir de détails du passé. Pour finir, nous nous attarderons sur l'aspect émotif et sensible de Bernard. Lorsqu'il évoque sa mère, il emploie les termes je craindrais je doute je pense : il émet donc quelques hypothèses. On sent qu'il aime sa mère. [...]
[...] Il préfère partir et annoncer ses adieux définitifs ; Sa mère ne le reverra pas revenir Il prend un air pessimiste puisqu'il pense qu'elle ne l'aime pas beaucoup fausse situation Ici, l'emploi du passé composé dans les expressions J'ai longtemps cru et j'ai toujours senti annonce une époque révolue, c'est-à-dire qu'il annonce concrètement une rupture entre sa famille et lui. Son départ est donc irrévocable. II / Montrer comment Bernard dévalorise son destinataire (son père). Etudier le processus de dévalorisation : Manière dont il le désigne ; Phénomène d'humiliation. Bernard dévalorise son destinataire dès le début de sa lettre par l'apostrophe impersonnelle« Monsieur comme s'il n'était qu'un étranger à ses yeux. [...]
[...] Etudions tout d'abord les éléments d'authentification et la valeur informative de cette lettre. Elle commence par l'apostrophe Monsieur et se termine par une prise de congé et la signature Bernard Profitendieu sans oublier les pronoms personnels je et vous qui foisonnent la lettre, ainsi que les possessifs votre mon ma Le vouvoiement traduit ici l'absence de familiarité. Tout ceci donne un effet de réel et précise la situation de communication tout en plaçant le lecteur dans la découverte. Ainsi, nous pouvons affirmer qu'il existe une certaine volonté de faire passer cette lettre fictive (puisqu'elle est tirée d'un roman) pour réelle. [...]
[...] En effet, nous retrouvons des expressions telles que immense soulagement j'ai toujours senti décision irrévocable intolérable mourir de faim D'un autre côté, nous pouvons qualifier Bernard comme un jeune homme doué intellectuellement. Il parvient à s'exprimer clairement dans un registre soutenu. Tout d'abord, nous pouvons remarquer qu'il emploie énormément de mots de liaisons qui articulent logiquement sa façon de penser, de réfléchir, tels que mais et puis enfin Dans les premières lignes, il cherche à raisonner. Sans cesse, il essaie de se convaincre que son père n'a jamais été digne de lui. Il rationalise la situation en trouvant des motifs à son départ. [...]
[...] Ainsi, en rejetant toute la faute sur son père non biologique, et en se prouvant à lui-même que sa mère ne l'aimait pas, Bernard parvient à se libérer mentalement de toute culpabilité. III / Etudier l'autoportrait : Jeune homme excessif ; Doué intellectuellement ; Doué d'une grande émotivité. De façon générale, une lettre nous aide à mieux cerner la personnalité de celui qui l'a écrite. Nous pouvons désormais affirmer que Bernard dresse implicitement son autoportrait. Le ton qu'il emploie est rude. Il ne fait rien dans la demi-mesure et on peut qualifier sa personnalité d'entière. [...]
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