Gide, Les caves du Vatican, III, 2

Résumé du document

André Gide a publié Les Caves du Vatican en 1914, livre qu'il qualifiera lui-même de « sotie ».
Le passage étudié est le chapitre 2 du livre 3.
Après avoir présenté Anthime Armand-Dubois (dans le livre 1) et Julius de Baraglioul (dans le livre 2), ce troisième livre introduit un nouveau personnage et non pas des moindres, à savoir Amédée Fleurissoire.
Dans le chapitre 1, le mystère va s'éclaircir : on apprend que le pape aurait été enlevé. La comtesse Guy de Saint-Prix se rend chez Arnica Fleurissoire pour lui demander de coopérer financièrement à la libération du pape.
Le deuxième chapitre présente donc Arnica, son mari Amédée Fleurissoire et l'ami de ce dernier, Gaston Blafaphas.
A la lecture de ce deuxième chapitre nous pouvons nous demander en quoi les personnages présentés vont-ils faire progresser l'histoire.
C'est pourquoi nous allons étudier tout d'abord le genre des Caves du Vatican donc la sotie, puis nous nous attarderons sur l'écriture de Gide et enfin nous verrons en quoi ce chapitre 2 (et à plus grande échelle le livre 3) est important.

Extraits

[...] Ce nom va devenir le sujet des moqueries en classe. Arnica, tout comme ses sœurs, a hérité d'un nom de fleur car son père était botaniste (le ridicule sera poussé à l'extrême avec la bonne surnommée Réséda). Mais de tous ces noms, Arnica est sans doute le plus insolite. N'est-ce pas drôle d'associer ainsi des noms de fleurs à celui de Péterat ? L'effet comique est d'autant plus fort quand on sait que l'arnica est une plante très odorante. Ainsi, c'est pour se débarrasser de ce patronyme peu élégant qu'elle épousera Amédée. [...]

[...] Ce dernier, moyennant finance, les aidait pour leurs devoirs. Plus tard, ce sera également pour une question d'argent que les trois vont s'associer. Cependant, même si l'invention est de Gaston et que les Blafafoires apportent l'appui de leurs relations, c'est Lévichon qui financièrement va s'en sortir. Fleurissoire et Blafaphas sont des produits dégénérés du monde de la vieille bourgeoisie ; tandis que Lévichon représente le futur bourgeois qui va profiter au maximum de l'argent. Avec lui, l'on voit se profiler le triomphe du mercantilisme. [...]

[...] Gide, Les caves du Vatican, III André Gide a publié Les Caves du Vatican en 1914, livre qu'il qualifiera lui-même de sotie Le passage étudié est le chapitre 2 du livre 3. Après avoir présenté Anthime Armand-Dubois (dans le livre et Julius de Baraglioul (dans le livre ce troisième livre introduit un nouveau personnage et non pas des moindres, à savoir Amédée Fleurissoire. Dans le chapitre le mystère va s'éclaircir : on apprend que le pape aurait été enlevé. La comtesse Guy de Saint-Prix se rend chez Arnica Fleurissoire pour lui demander de coopérer financièrement à la libération du pape. [...]

[...] Le roman chevaleresque : ainsi Amédée apparaît aux yeux d'Arnica comme étant un chevalier partant délivrer le pape à la page 119 : elle le vit soudain en cuirasse et en heaume, à cheval Mais quel drôle de chevalier que cet Amédée qui n'a certainement pas la carrure pour voler au secours du pape page 110 : déjeté sans être grand, non tant maigre qu'efflanqué et à la page 111 : Blafaphas était endurant, mais Fleurissoire de complexions délicates Apparaît ici un univers fantasque d'où l'on peut déceler une satire sous-jacente de la religion. Une satire de la religion La religion perd une grande part de sa crédibilité sous la plume de Gide. Elle est envisagée sous un aspect pécuniaire à la page 114 avec le développement du carton plastique dans le domaine de la statuaire religieuse. La religion devient un moyen de s'enrichir, rien de plus. [...]

[...] C'est d'ailleurs ce drôle de couple que nous allons étudier. Le couple Amédée Gaston Amédée et Gaston sont deux personnages distincts, mais ne peuvent être imaginés l'un sans l'autre page 110 : deux jeunes gens ( ) qu'une tendre amitié avait comme associés dès l'enfance C'est même une amitié très profonde qui les unit, une amitié qui tend vers la fusion : de deux êtres, ils ne feront plus qu'un : leur amitié semblait à chacun l'arche unique (page 111). [...]