Le texte que nous nous proposons d'étudier est un extrait de Germinal d'Emile Zola. Ce roman s'inscrit dans la grande fresque des Rougon-Macquart : Zola, chef de file du mouvement naturaliste, a voulu raconter « l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire » de manière scientifique, étudiant l'influence de l'hérédité et du milieu sur cinq générations de la même famille.
Zola veut ainsi représenter dans son œuvre la globalité de la société dans laquelle il vit et explore la diversité des milieux ; dans Germinal, c'est la pénibilité de la vie des mineurs qu'il décrit : suite à une grève encouragée par Étienne, mineur révolté par les conditions de vie imposées aux siens, l'armée a abattu l'un des grévistes. Étienne, rongé par le remords, est interpellé par la veuve, désespérée.
Nous essayerons d'étudier comment, dans notre passage, Zola met son talent d'écrivain naturaliste au service de la description fidèle du milieu des mineurs, entre empathie pour la souffrance humaine et dénonciation des injustices.
[...] (sous- entendu Si l'on avait su, on n'aurait pas fait grève exprime de façon poignante le regret de la femme qui a payé par la mort de son mari sa révolte contre la misère. Les phrases interrogatives sont également lourdes de sens : il ne s'agit pas de vraies questions, qui demanderaient une réponse à leur destinataire, mais de questions oratoires qui soulignent l'impuissance de la révolte de la Maheude ; il est évident que des phrases comme Ah ! [...]
[...] (l.1) (ou encore qu'est-ce que nous avons donc fait [ ] l'envie d'y être ? (l.3 à qui apostrophe Dieu n'appellent pas de réponse d'Etienne, qui, d'ailleurs, n'intervient pas, ne prend jamais la parole pour répondre à la veuve. Ces fausses questions accentuent également le pathétique du discours de la Maheude, rejetant ce faux dialogue avec Etienne, silencieux, dans un monologue désespéré. Enfin, le choix du lexique confirme cette volonté de l'auteur de susciter la pitié du lecteur pour la Maheude, mais aussi pour Etienne, écrasé par son sentiment de culpabilité. [...]
[...] Ces coupables sont désignés de manière implicite, ne sont pas nommés autrement que par un pronom indéfini. En effet, si le on désigne bien les mineurs dans les premières phrases : On mangeait son pain sec, mais on était tous ensemble il subit un glissement ensuite pour désigner d'autres personnes : on nous attelait comme des chevaux (l.6). Ces personnes sont un peu plus clairement désignées ensuite, ce sont des riches (l.8) dont les mineurs consacrent leur vie à arrondir la fortune c'est-à-dire : les propriétaires de la mine. [...]
[...] Ce passage est dominé par le discours pathétique de la veuve, la Maheude, qui crie sa colère et son désespoir. Afin de rendre ce discours de la veuve crédible, l'auteur a choisi le discours direct : ainsi, il multiplie les effets de réalisme, comme le choix du niveau de langage oral et familier qu'il prête à la Maheude : j'étais partie en l'air, ma parole ! dans les nuages (l.19-20) ou encore ah ! de la misère tant qu'on en veut, et des coups de fusil par-dessus le marché (l.23-24). [...]
[...] "Germinal", Émile Zola - le discours de la veuve la Maheude Le texte que nous nous proposons d'étudier est un extrait de Germinal d'Emile Zola. Ce roman s'inscrit dans la grande fresque des Rougon- Macquart : Zola, chef de file du mouvement naturaliste, a voulu raconter l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire de manière scientifique, étudiant l'influence de l'hérédité et du milieu sur cinq générations de la même famille. Zola veut ainsi représenter dans son œuvre la globalité de la société dans laquelle il vit et explore la diversité des milieux ; dans Germinal, c'est la pénibilité de la vie des mineurs qu'il décrit : suite à une grève encouragée par Etienne, mineur révolté par les conditions de vie imposées aux siens, l'armée a abattu l'un des grévistes. [...]
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