Le texte à étudier est tiré du chapitre cinq de la cinquième partie de Germinal, roman naturaliste d'Émile Zola paru en 1885. L'extrait s'inscrit dans le cadre des mouvements de grève de la fin du XIXème siècle. Il évoque le cas de mineurs travaillant près des puits de Montsou, qui, après deux mois de grève, se soulèvent sous les yeux du directeur de la mine et de sa famille. Zola veut montrer toute l'ampleur de la situation qui a désormais atteint un point de non retour. À travers un passage essentiellement narratif et descriptif, le lecteur perçoit toute la détermination des mineurs. Plongé au coeur de la description d'un peuple en révolte, nous devenons témoin d'une scène violente. Une lecture analytique du texte pourrait mettre en relief l'apparition des femmes et des hommes puis les raisons et les manifestations de la fureur du peuple (...)
[...] De plus, l'adjectif affreuses ligne 5 renforce ces impressions et fait penser qu'elles sont devenues de vraies monstres. L'animalisation amorcée avec les femmes se poursuit avec l'arrivée des hommes pour laquelle l'auteur a recours au verbe débouler, normalement réservé au gibier. L'expression mugissement confus ligne 10 fait elle aussi penser à un comportement plus bestial qu'humain. Enfin l'expression claquement des sabots de la même ligne ne laisse planer plus aucune ambigüité sur ce rapprochement avec les animaux. De la révolte à la révolution La métaphore filée de l'animalisation prépare au passage d'une révolte à une révolution. [...]
[...] Conclusion Cet extrait plutôt court n'en est pas moins très riche. Zola commence par exposer méthodiquement l'arrivée des femmes puis celles des hommes, et ne manque pas de mentionner des détails qui traduisent l'ambiance très tendue. Il nous projette dans son récit de manière dynamique et nous découvrons des personnes profondément marquées par les abus des bourgeois. Leur déshumanisation est propice à engager un épisode incontournable de l'œuvre, à savoir la tentative de révolution. Ce thème de la misère fut exploité dans d'autres œuvres, comme l'Assommoir, paru huit ans plus tôt. [...]
[...] II) Une révolte placée sous le signe de la violence Les raisons de cette fureur Cette fureur s'explique par les conditions miséreuses dans lesquelles doivent vivre les mineurs et leurs familles. Les femmes apparaissent métamorphosées, on ne les reconnaît plus : elles ont perdu toute beauté et toute pudeur. Ainsi leurs cheveux sont épars et dépeignées au lieu d'être soigneusement attachés. Il faut savoir qu'à cette époque de telles femmes s'apparentaient à des prostituées ; la misère leur a ôté leurs charmes. [...]
[...] D'autant plus que le second groupe de femmes est constituée de guerrières prêtes à participer aux côtés des hommes à une lutte sans merci. Mais c'est bien avec la référence à La Marseillaise ligne 9 que Zola nous met sur la piste d'une révolution. Il double cette référence en utilisant le mot étendard qui se trouve dans les paroles de l'hymne. La métonymie les trous des bouches noires réduisent les mineurs à un cri ce qui souligne leur détermination inébranlable, ajoutée à la métaphore des yeux qui brûlaient qui mettent en avant leur très vive colère. [...]
[...] Il y a un lien avec les femmes dans cette description du au terme loques qui est un synonyme aux guenilles de la ligne 2. Zola ne s'attarde pas autant sur la description des hommes, l'essentiel ayant été dit à travers le portrait physique des femmes ; le lecteur devine qu'hommes et femmes sont dans la même situation. Une misère qui déshumanise et animalise La misère des manifestants est telle qu'elle les a littéralement déshumanisés. Les femmes sont désignées par le terme femelles de la ligne 2 qui se rapporte au lexique de la bestialité. [...]
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