Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie était un célèbre poète français du XIXème siècle. Nerval fut un grand voyageur malgré ses problèmes de santé mentale qui l'ont à plusieurs reprises conduit à l'internement. Ses textes majeurs sont parus à la fin de sa vie. Les Chimères regroupe ses plus grandes oeuvres comme « Le Christ aux Oliviers », « Antéros » ou encore « El Desdichado », poème qui se nourrit de toute la vie réelle, confuse, rêvée de l'auteur. La multitude des références mythologiques qui sont ici évoquées suggère que le poème relate l'expérience d'un individu en quête d'identité. Cette recherche d'identité s'accompagne à la subjectivité du poète et inscrit ce poème dans un perpétuel lyrisme. On désigne ainsi par lyrisme les moyens mis en oeuvre pour exprimer les sentiments, ou expression du Moi.
Nous étudierons précisément le sonnet « El Desdichado », qui demeure un texte lyrique, évoquant la femme aimée et de ce fait la mort présente à travers différentes figures de style. (...)
[...] Le poète va se qualifier au vers 12 de "deux fois vainqueurs", s'identifiant à Orphée. Nous pouvons citer les vers et 14 "Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée Les Soupirs de la sainte et les cris de la fée". Ce deuxième tercet constitue la poésie victorieuse du malheur et de la fatalité, par l'exploitation du mythe. En effet l'Achéron est le fleuve qui entoure les enfers dans la mythologie antique. Nerval évoque les deux crises de démence, celles de 1851 et de 1853 qu'il a vécues comme une petite mort Comme Orphée, il est revenu par deux fois des domaines infernaux sans pour autant, comme lui, pouvoir ramener la bien-aimée décédée. [...]
[...] Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie était un célèbre poète français du XIXème siècle. Nerval fut un grand voyageur malgré ses problèmes de santé mentale qui l'ont à plusieurs reprises conduit à l'internement. Ses textes majeurs sont parus à la fin de sa vie. Les Chimères regroupe ses plus grandes œuvres comme Le Christ aux Oliviers Antéros ou encore El Desdichado poème qui se nourrit de toute la vie réelle, confuse, rêvée de l'auteur. La multitude des références mythologiques qui sont ici évoquées suggère que le poème relate l'expérience d'un individu en quête d'identité. [...]
[...] De ce fait on retrouve par la suite l'oxymore "soleil noir de la mélancolie". Le mot mélancolie marque vivement le texte car en effet, il renvoie à la gravure de Dürer et traduit de ce fait un manque. Le malheur du poète réside donc dans le fait qu'il soit seul, les êtres aimés sont disparus, il se retrouve isolé face à son désespoir. Il se qualifie de plus de "veuf" dès le premier vers marquant immédiatement une authentique solitude. Ce raisonnement est d'autant plus plausible si l'on s'appuie sur l'adjectif du vers 3 "ma seule étoile est morte" traduisant en même tant une perte de lumière et suscitant à la fois une part de pathétique chez le lecteur. [...]
[...] Le Desdichado serait donc le malchanceux, le malheureux. Les commentateurs ont retenu en fait déshérité à la suite du roman de Walter Scott. Ce poème composé de deux quatrains et de deux tercets disposés en alexandrins, présente une évolution par sa forme. Le poète présente sa vie dans les deux premiers quatrains, et on s'aperçoit très vite que les deux tercets suivants constituent une quête d'identité. La femme aimée est omniprésente, on la retrouve constamment à travers des métaphores telles qu'au vers 3 "ma seule étoile est morte", au vers 10 "mon front est rouge encor du baiser de la reine" , au vers 11 "où nage la sirène", et enfin vers 14 "les soupirs de la sainte et les cris de la fée" La Sainte et la Fée décrivent dans l'imaginaire de Nerval l'ambivalence féminine jusque-là impossible à concilier : la Sainte pourrait renvoyer à l'image maternelle et à un éternel féminin idéalisé, tandis que la Fée reprend plutôt l'incarnation de l'amour-passion, l'amour vécu comme une souffrance, on peut notamment noter le terme de cris. [...]
[...] Lisgnan ou Biron Outre cette confusion, Nerval utilise le pronom personnel je ainsi que l'adjectif possessif mon aux vers et 12. C'est ainsi que la poésie apparaît comme un moyen de renaître avec un retour progressif de l'inspiration. Les marques du lyrisme consolident cette interprétation avec un large champ lexical des sentiments, une écriture subjective, ainsi que la mort manifestant la perte de la femme aimée matérialisant la disparition d'une lumière pour ainsi exprimer une perte d'inspiration. Après avoir étudié le mal-être du poète relaté dans ce poème, nous allons étudier la poésie, un moyen de sauver le poète par l'écriture. [...]
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