"Les Pensées" de Pascal, publiées en 1670 est une œuvre inachevée, il est donc difficile de la classer. Elle est, d'autant plus, publiée à titre posthume.
Sa forme particulière (fragmentaire) lui donne un caractère unique. Mais ces fragments ont un caractère moraliste.
Nous verrons par la suite s'il s'agit d'une apologie, ce qui était, à l'origine, le but de Pascal (le premier titre était Apologie chrétienne) ; ou si enfin sa forme est celle d'un dialogue.
Le moraliste est selon Louis Van Delft, comme « l'écrivain qui traite des mœurs et s'adonne à l'analyse, en ne s'interdisant pas de rappeler des normes ; qui adopte très généralement pour forme soit le traité, soit le fragment ; dont l'attitude consiste à se maintenir avant tout à hauteur d'homme, du fait du vif intérêt qu'il porte au vécu » ou définit par Montaigne comme quelqu'un de "terre-à-terre".
[...] On peut parler aussi de dialogue intérieur. On peut voir dans ces fragments un dialogue entre l'auteur et lui-même (fr.56). Mais tous les fragments ne sont pas des dialogues. Certains fragments peuvent être perçus comme des sentences (fr.49), ou simplement comme des pensées jetées sur un bout de papier (phrase nominale), comme si l'auteur devait les analyser plus tard, une sorte de pense-bête. En conclusion, le genre des Pensées n'a pas été déterminé car c'est une œuvre posthume. Sa forme, brève et discontinue, peut correspondre au genre moraliste, mais cette caractéristique apologétique lui donne le profil de l'Essai, mais la technique particulière de Pascal empêche le classement de cette œuvre comme apologie. [...]
[...] emportent la raison hors de ses gonds ? ( ) Nos magistrats ont bien connu ce mystère pour ne pas créer d'effet d'uniformité et toujours réveiller l'oreille de son lecteur. L'homme rongé par l'obscurité, les ténèbres, son espace intérieur est donc pourri et effrité. Ainsi les formes brèves, lacunaires, reflètent l'état de l'homme déchu, affaibli, privé de totalité. L'accumulation de notations brèves (fr ) et fragmentaire décentrent ainsi en permanence le point de vue et perdent l'homme qui ne sait plus quelle perspective adopter pour regarder et comprendre le monde (fr 38). [...]
[...] Pour mener à bien son projet, Pascal utilise la rhétorique Mais ces caractéristiques sont propres à l'apologie, celle de Pascal n'est pas traditionnelle. Si Pascal entend lui aussi amener l'impie à la foi, sa démarche apologétique est néanmoins radicalement différente. En effet, convaincu de l'inefficacité des preuves rationnelles, Pascal raille ces apologistes qui fondent sur elles leur démonstration en Dieu. Selon lui, ce n'est pas la raison mais le cœur qui doit et peut trouver Dieu. Il faut donc soustraire la divinité à l'empire de l'esprit pour en faire l'objet d'un désir pur, humble et ardent. [...]
[...] À quel genre appartiennent "Les Pensées" de Blaise Pascal ? Les Pensées de Pascal, publiées en 1670 est une œuvre inachevée, il est donc difficile de la classer. Elle est, d'autant plus, publiée à titre posthume. Sa forme particulière (fragmentaire) lui donne un caractère unique. Mais ces fragments ont un caractère moraliste. Nous verrons par la suite s'il s'agit d'une apologie, ce qui était, à l'origine, le but de Pascal (le premier titre était Apologie chrétienne) ; ou si enfin sa forme est celle d'un dialogue. [...]
[...] En effet dans certains fragments, Pascal donne l'impression qu'il s'adresse à nous directement ou qu'il échange des idées avec un autre interlocuteur qu'on ne verrait pas. La ponctuation joue un rôle dans cette illusion. Les points d'exclamation, notamment dans le fragment 37, donnent l'impression que nous lisons une pièce de théâtre, et que donc, Pascal s'adresse à quelqu'un en face de lui. Les guillemets également, marquent propres au dialogue (fr. 41). Les doubles points (fr 44). Toutes ses ponctuations, sont des marques que l'on retrouve dans le dialogue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture