Commentaire détaillé de la scène d'exposition de Bonnes de Jean Genet comprenant une biographie de l'auteur. Celui-ci montre cette scène comme une scène de jeu théâtral avec les indications de jeu, les rapports de domination, le mélange des registres de langue... Enfin, ce commentaire met en évidence les relations entre les personnages en s'appuyant sur les faits, les lieux, le tutoiement, le vouvoiement, les antithèses...
[...] Cependant, elle est dépendante de sa domestique. Et sans Madame les Bonnes n'existeraient pas : c'est une référence absolue. Avant le jeu, Claire tutoie Solange. Puis elle lui parle sur un ton violent, agressif, mais aussi de complicité sarcastique. Solange devient Claire et Claire devient Madame, on passe au vouvoiement. Ce qu'il y a de particulier dans la pièce de Jean Genet, ce sont les nombreuses antithèses symboliques entre les différents accessoires: la robe blanche de Madame fait opposition à la tenue vestimentaire noire de la bonne, les souliers de Madame aux gants de caoutchouc («crachats») de la domestique. [...]
[...] On a à faire à une exposition détournée, on n'a pas tous les éléments pour comprendre l'intrigue. Genet crée une confusion. l.11-12, l. 43-44 : les amours de Claire sont décrits. Il y a une métamorphose des objets : ils ont tous une valeur (ironique). Les gants de caoutchouc deviennent des objets liturgiques. II°/Une scène de jeu théâtral Les indications de jeu : l.9-10 : "Son geste [ ] tragique exaspéré" : jeu exagéré et exaspéré de Claire(tragédie,drame) Les deux jeux sont à la fois opposés et complémentaires. [...]
[...] Jean Genet revendique et aggrave le mal. Il se situe donc délibérément sous le regard d'autrui. Cette inversion provocante des valeurs trouve ses limites qui sont la folie et la mort. Le salut viendra de l'écriture. Genet ne va pas écrire pour se racheter mais pour, au contraire, se confirmer et contaminer l'esprit du lecteur. Les Bonnes est basé sur un fait divers réel : le crime des soeurs Papin : ces deux bonnes ont tué sauvagement leurs patronnes. Ce crime a fasciné les auteurs surréalistes. [...]
[...] On a également un univers féminin avec la présence des fleurs. Claire a une obsession de son apparence : elle se fait belle. De plus elle montre son corps, c'est une scène d'intimité : "Claire debout en combinaison". La chambre de Madame est le décor réel. Par ailleurs, le lieu est neutralisé par l'absence de son occupante légitime. La cuisine est à côté, image invisible et inversée de la chambre, lieu de leur travail où trône l'évier aux odeurs immondes alors que la chambre est remplie de fleurs. [...]
[...] Ils définissent les rapports maîtresse/servante : c'est une situation de domination. Les rapports de domination : Claire parle beaucoup alors que Solange est discrète. Utilisation d'impératifs de la part de Claire : fais ta biche ! Au début Claire utilise le tutoiement (préparation du jeu), puis après elle utilise le vouvoiement. Claire joue vraiment le rôle de la maîtresse : elle a l'initiative du jeu. Utilisation de phrases exclamatives, de répétitions : discours violent, exaspéré. Mélange des registres de langue : Claire attaque verbalement Solange. [...]
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