La Géante, XIXe poème, Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire, sonnet, vision de la femme, beauté monstrueuse
Ce poème, intitulé « La Géante », est le XIXème du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Il s'agit d'un sonnet : il est composé de deux quatrains et de deux tercets, et la rime en [sain] dans « malsains » dans l'avant-dernière strophe est reprise dans le mot « seins » dans la dernière strophe. Le sonnet est traditionnellement une prière d'amour.
[...] Il a également un désir de voyeurisme : il aime observer la nudité de la géante Et parfois en été, quand les soleils malsains, / Lasse, la font s'étendre à travers la campagne, / Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins (vers 11-13). Il veut être le témoin muet et toléré de la vie et de l'évolution de la géante : J'eusse aimer voir son corps fleurir avec son âme (vers ; le verbe voir montre que le poète est dans une attitude de contemplation et non d'action. [...]
[...] Ici, la beauté de la femme décrite est mêlée à la laideur. C'est une jeune géante qui semble venir de la mythologie : les vers Du temps que la nature en sa verve puissante / Concevait chaque jour des enfants monstrueux (vers suggèrent que la géante n'est pas issue d'une union naturelle entre un homme et une femme, mais de la nature, comme c'était le cas de certains dieux ou de titans dans la mythologie antique. Elle possède un corps féminin mais quelque peu difforme tant il est gigantesque : ses magnifiques formes (vers le versant de ses genoux énormes (vers à l'ombre de ses seins, / Comme [ ] auprès d'une montagne (vers 13-14). [...]
[...] Commentaire composé: Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, La Géante Ce poème, intitulé La Géante est le XIXème du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Il s'agit d'un sonnet : il est composé de deux quatrains et de deux tercets, et la rime en [sain] dans malsains dans l'avant-dernière strophe est reprise dans le mot seins dans la dernière strophe. Le sonnet est traditionnellement une prière d'amour. Nous verrons dans une première partie que, si ce poème a en effet un aspect érotique, il met en scène une vision de la femme qui n'est pas celle habituellement développée dans cette forme poétique. [...]
[...] Auprès de la géante, le poète exprime sa quiétude et le fait qu'il se sente en sécurité grandir librement vers dormir nonchalamment vers 13, hameau paisible vers c'est d'ailleurs un des rares poèmes de Baudelaire qui soit dépourvu de l'expression de ses angoisses métaphysiques. Baudelaire détourne donc le thème traditionnel du sonnet pour faire l'éloge, à travers le thème du gigantisme, d'une femme, belle dans sa laideur. Le poète est en admiration devant cette figure de femme géante. On y trouve un poète infantilisé, et l'érotisme du poème est dépourvu de toute connotation sexuelle. Il semble que Baudelaire fait ici plus l'éloge d'une mère que d'une amante. [...]
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