Gaston Miron exprime une prise de conscience de l'aliénation linguistique des québécois, dont lui-même est affecté. "voici me voici l'unilingue sous-bilingue voilà comment tout commence à se mêler à s'embrouiller c'est l'écheveau inextricable" dit-il dans Aliénation délirante. De cette diglossie découle la difficulté d'écrire. Etranger à soi-même, traversé par "ces mots dehors", le poète, par un questionnement individuel, cherchant à "rapailler" son identité, témoigne aussi de l' "infériorisation collective" de son peuple, aliéné. Cette situation est celle du "colonisé", mot qui "ne cessa [d'] obséder [Miron]".
L'aliénation est politique mais aussi linguistique. Or, pour Miron, la langue est la présence de l'être au monde. La poésie, partant du manque et du néant, est alors un combat, une action en vue de la nécessité de décolonisation. L'union du peuple à son pays et à sa langue passe donc par le "rapaillement" du poète qui se donne pour mission de rassembler une identité incertaine.
Si le "cri existentiel" de L'Homme Rapaillé exprime bien un déchirement schizophone, la poésie est aussi l'occasion d'une expérience ontologique qui est aussi une résistance, un moyen d'action contre la décolonisation.
Le "cri" du poète témoigne d'un dédoublement du "je", d'une "schizophonie", pour reprendre le terme de Frankétienne, exprimée par une poétique de l'inconstance et de l'éparpillement (...)
[...] La poésie, partant du manque et du néant, est alors un combat, une action en vue de la nécessité de décolonisation. L'union du peuple à son pays et à sa langue passe donc par le rapaillement du poète qui se donne pour mission de rassembler une identité incertaine. Si le cri existentiel de L'Homme rapaillé exprime bien un déchirement schizophone, la poésie est aussi l'occasion d'une expérience ontologique qui est aussi une résistance, un moyen d'action contre la décolonisation. Le cri du poète témoigne d'un dédoublement du je d'une schizophonie pour reprendre le terme de Frankétienne, exprimée par une poétique de l'inconstance et de l'éparpillement. [...]
[...] voici me voici l'unilingue sous-bilingue voilà comment tout commence à se mêler à s'embrouiller c'est l'écheveau inextricable dit-il dans Aliénation délirante[1] De cette diglossie découle la difficulté d'écrire. Etranger à soi-même, traversé par ces mots dehors[2] le poète, par un questionnement individuel, cherchant à rapailler son identité, témoigne aussi de l' infériorisation collective de son peuple, aliéné. Cette situation est celle du colonisé mot qui ne cessa [d'] obséder [Miron][3] L'aliénation est politique mais aussi linguistique. Or, pour Miron, la langue est la présence de l'être au monde. [...]
[...] Miron, Gaston. L'Homme rapaillé, p Miron, Gaston. Ce corps noueux in L'Homme rapaillé, p Ibid. in Circonstances p.195 Ibid. Notes sur le non-poème et le poème p Ibid. L'Homme rapaillé p Ibid. Une fin comme une autre p Ibid. [...]
[...] Il se doit donc de travailler cette non-langue cette langue traversée par l'Autre, afin de la faire sienne. Selon les mots de Miron, il s'agit de la malmener[11] afin d'accéder à la révélation de l'être[12] La perte, le déchirement sont nécessaires au ressaut[13] de l'écriture et de l'être, comme l'exprime le vers suivant du poème Fait divers : un homme debout qui s'insère/ dans la fêlure de sa vie (p.49). Contre le non-poème se dresse le poème, debout car le poème est émergence et l'expérience ontologique peut se produire : sur les pentes d'un combat devenu total/ au milieu de la plus quotidienne obscurité/ ( ) je parviens au pays lumineux de mon être dit le poète dans L'amour et le militant (p. [...]
[...] L'Homme agonique p Ibid La marche à l'amour p Ibid. Les siècles d'hiver p Ibid. Les années de déréliction p L'Imaginaire des langues, Entretiens avec Lise Gauvin, p Ibid. p Ibid. Le damned canuck p Ibid, Notes sur le non-poème et le poème p Ibid. Fragment de la vallée p Ibid. Compagnon des Amériques p Ibid. [...]
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