Gargantua, Rabelais, littérature, satire, enseignement scolastique
Gargantua a été confié à deux précepteurs successifs, Maître Thubal Holoferne et Maître Jobelin Bridé, qui, grâce à leur enseignement scolastique, en ont fait un idiot. Lors d'une rencontre avec Philippe des Marais, vice-roi de Papeligosse, son père découvre les qualités de l'enseignement moderne humaniste.
[...] L'essai plut à Grandgousier, et il ordonna au page de s'exprimer. Grandgousier témoigne de curiosité en acceptant l'expérience. L'idée d'expérience est exprimée par l'emploi du nom* « essai » indique que Des marais cherche à prouver par l'expérience la supériorité de l'enseignement humaniste sur l'enseignement scolastique. Grandgousier montre son ouverture d'esprit par le verbe* « plut ». Le discours narrativisé* (« il ordonna au page de parler ») marque le début de l'expérience. Le discours rapporté d'Eudémon Alors Eudémon demanda la permission de le faire au vice-roi son maître, le bonnet au poing, le visage ouvert, la bouche vermeille, les yeux assurés et le regard posé sur Gargantua avec une modestie juvénile, il se tint debout, et commença à le louer et magnifier : premièrement pour sa vertu et ses bonnes mœurs, secondement pour son savoir, troisièmement pour sa noblesse, quatrièmement pour sa beauté physique ; cinquièmement, il l'exhortait doucement à révérer son père en tous points, lui qui prenait tant de soin pour le faire bien instruire ; et enfin il le priait de bien vouloir le tenir pour le plus humble de ses serviteurs. [...]
[...] Dans une antithèse*, il oppose clairement le passé exprimé par le cc de temps*« du temps jadis » et le présent « d'aujourd'hui ». Il s'agit pour lui d'opposer la scolastique médiévale caractérisée par la périphrase ironique* « le savoir de vos rêveurs matéologiens » (matéologien = terme satirique* qui désigne les théologiens comme détenant un faux savoir) et « les jeunes gens » humanistes. On peut noter une antithèse* entre « savoir » et « rêveurs matéologiens » pour le verbiage scolastique. [...]
[...] Eudemon maîtrise tout l'art oratoire* l'art du discours*). On a vu ci-dessus qu'il a la posture adaptée, la maîtrise d'un discours structuré. Le narrateur insiste maintenant sur la qualité de son éloquence** avec sa maîtrise de la gestuelle avec « gestes si appropriés », de la clarté de sa prononciation « si distincte », de la voix bien posée donc « éloquente » ainsi que la maîtrise des figures de rhétorique puisqu'il use d'un langage « bien orné » ( = avec de nombreuses figures de style) et de celle d'un latin authentique (rappelons que les moines ne la maîtrisait pas toujours . [...]
[...] Le contraste entre la finesse d'esprit d'Eudémon et l'épaisse sottise de Gargantua est exprimée par l'usage de l'antiphrase* du nom « contenance » pour désigner l'attitude grotesque du fils de Grandgousier qui se met « à pleurer comme une vache ». La comparaison* burlesque* « comme une vache » montre le grotesque du jeune homme et participe du comique carnavalesque*. Gargantua ne maîtrise nullement l'art oratoire. Il n'en a ni la posture puisqu'il se « cach[e] le visage dans son bonnet » ni l'éloquence comme le montre la négation « ne pas plus . ». [...]
[...] Gargantua apparaît comme l'antithèse d'Eudémon. La démonstration est faite de la supériorité de l'enseignement nouveau dispensé par les humanistes sur les pratiques de la scolastique médiévale. La réaction de Grandgousier Son père fut si courroucé qu'il voulut occire maître Jobelin. Grandgousier laisse éclater sa colère, montrant ainsi son manque de sagesse et de maîtrise de soi. La colère qui l'envahit manifeste ce manque de maîtrise de soi. La proposition subordonnée de conséquence* (« . qu'il voulut occire maître Jobelin ») montre la démesure de sa réaction. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture