Gargantua, Rabelais, naissance, XVIe siècle, étrangeté, mythologie, esprit critique, théologie
Le titre du chapitre 6, « Comment Gargantua naquit de façon bien étrange » pique la curiosité. On examinera en quoi cette étrangeté relève de la manière rabelaisienne en remarquant d'abord que la naissance a lieu sous le signe du vin, qu'elle est décrite avec des termes médicaux et en convoquant l'autorité d'un savant antique... fantaisiste. Mais le plus important est la juxtaposition de la mythologie et de la religion catholique qui parlent de naissances bizarres, mais aussi de conception étonnante. C'est que Rabelais incite le lecteur à développer son esprit critique.
[...] Facétieux, Rabelais le fait naître « du talon de sa mère » il le « noie » ainsi dans la petite liste des naissances merveilleuses. C'est là un clin d'?il qu'il fait pour manifester son appartenance à un courant de pensée critique envers le catholicisme. B - UNE OREILLE GAUCHE NON INNOCENTE En effet, dans cet épisode, Rabelais s'attaque à la question débattue de l'Immaculée Conception. Il y avait les « immaculistes » et les « maculistes ». Ainsi, en 1488, Robert Gaguin écrivait un poème sur La Pureté de la conception de la Vierge contre Vicenzo Bandello. [...]
[...] Le lecteur « de bien » est celui qui trouve non pas le « bon sens » mais qui en envisage plusieurs. Il n'y a pas d'interprétation figée. CONCLUSION Dans cette page, Rabelais caractérise son personnage : Gargantua est un être extraordinaire par sa naissance, et il sera généreux et bon vivant. Tel est le premier intérêt de ces lignes. Mais, comme à son habitude, le narrateur invite à découvrir un « plus haut sens ». Si la « fiction obstétrique22 » est sérieuse par son vocabulaire, elle est fantaisiste par la liberté qu'elle prend par rapport au déplacement de l'enfant à naître. [...]
[...] C'est que Rabelais incite le lecteur à développer son esprit critique. I - BARRIQUE ET OBSTÉTRIQUE A - À L'ENSEIGNE DE LA BARRIQUE La naissance est en accord avec les circonstances où elle a lieu. On mange, on danse sur l'herbe drue de la Saulaie, près de la Devinière, et, surtout, on boit : tout le chapitre 5 est consacré à la boisson, ce sont les « propos des bien ivres ». De ce point de vue, le début du chapitre 6 fait explicitement le lien avec le chapitre précédent : « Eux tenant ces menus propos de beuverie, Gargamelle commença [à] se porter mal du bas [?]. » L'atmosphère est joyeuse, le pantagruélisme consistant à jouir des plaisirs qu'offre la vie : « vivre en paix, joie, santé, faisans toujours grande chère avec une certaine gaieté d'esprit confite en mépris des choses fortuites » (Prologue du Quart Livre). [...]
[...] Entre sont mentionnés les ajouts de la modernisation en français. INTRODUCTION L'arrivée du héros dans la narration s'est fait attendre. Après avoir exposé sa généalogie (chapitre sa gestation exceptionnelle de onze mois (chapitre la goinfrerie de sa mère (chapitre et après s'être amusé à quelques considérations annexes (les fanfreluches du chapitre 2 et les propos des bien ivres du chapitre le narrateur daigne enfin satisfaire la curiosité de son lecteur en faisant naître Gargantua. On a administré à Gargamelle un remède qui contracte les sphincters. [...]
[...] On peut donc s'accorder avec le jugement du narrateur : « je ne suis point menteur tant prouvé {assuré} comme il a été » il l'est davantage Dans le jeu avec son lecteur, qui repose sur la désinvolture et la connivence (« ne m'en tarabustez {tabustez} plus l'entendement » utilisant la surenchère, Rabelais met en avant son mensonge. Celui-ci ne se limite pas au savoir médical. II - MYTHOLOGIE, THÉOLOGIE ET CRITIQUES La religion antique est égratignée, mais aussi, et surtout, la religion catholique. [...]
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