Gargantua, Rabelais, roman, chevalerie, religion, parodie, satire, comique, Grand oral
Gargantua paraît en 1534 et raconte donc l'histoire du père de Pantagruel, un géant né par l'oreille de sa mère ayant mangé trop de tripes. Je vais à présent vous lire un extrait du chapitre 27, dans lequel Rabelais illustre la guerre picrocholine, en mettant en scène un moine guerrier capable de tout pour sauver sa vigne.
[...] [Mouvement Enfin Rabelais fait une critique de la religion, il se moque de la lâcheté des assaillants dont les appels aux saints qu'ils venèrent restent sans réponse. Il critique ainsi l'inefficacité du culte des Saints. Par la retranscription des paroles des guerriers, la scène jusqu'à lors très visuelle grâce aux descriptions le devient encore plus, à la dimension visuelle s'ajoute la dimension auditive. Les supplications en elles-mêmes, contrastent tellement avec la scène de barbarie inouïe d'où elles émergent, que c'en devient burlesque et donc comique. [...]
[...] [Mouvement Gargantua, qu'on attend pour qu'il réalise ses exploits de guerre, selon le schéma classique du roman de chevalerie va être remplacé par le frère Jean des Entommeures. Le moine dont le nom signifie hachis, est par son nom prédestiné à hacher menu ses ennemis. Tout se passe comme si Rabelais avait choisi d'illustrer le fameux proverbe évoqué dans le Prologue : l'habit ne fait pas le moine ; Frère Jean serait un "vrai moine", et peu importe son vêtement : c'est sa volonté de sauver la vigne qui compte. [...]
[...] Or, cette dernière relique, nous apprend le narrateur, brûlera trois mois après l'épisode de Seuillé. La deuxième partie de la phrase est intéressante à deux égards : elle ancre de façon réaliste cette histoire fantaisiste dans la réalité géographique et historique de l'époque ; surtout, sur un ton ironique, elle atteste de l'inauthenticité de la relique (qui n'a pas été préservée du feu). Après avoir désacralisé le bâton de croix ce sont les saints eux-mêmes qui sont désacralisés. [...]
[...] Le nombre de coups portés par un seul homme montre une violence inouïe mais devient presque loufoque par ce même nombre. Les hommes de Picrochole, plus tôt dans l'extrait étaient comparés à des porcs, ils sont maintenant des chiens, montrant le ridicule de ces guerriers qui y ressemblent moins que le moine. Aucun homme n'échappe au bâton de frère jean, il est terrifiant et presque diabolique, alors qu'il devrait représenter Dieu. Son attitude n'est pas chrétienne, la Bible dit « tu ne tueras point » et le moine, l'homme d'église orchestre une tuerie à lui seul. [...]
[...] Mais on va voir qu'il va même encore plus loin : l'intervention de Frère Jean pour sauver les vignobles de l'abbaye de Seuillé a une dimension symbolique, voire allégorique : elle illustre des débats théologiques très vifs à l'époque, sur le salut de l'âme, et qui ont des conséquences historiques très importantes . - Problématique : Comment Rabelais met-il en scène ce moine guerrier pour faire une parodie du roman de chevalerie et une satire de la religion, grâce à un comique libérateur qui s'exprime dans ces folles pages ? Composition : Ce texte peut se décomposer en 3 mouvements. [...]
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