Rabelais, Gargantua, Frère Jean des Entommeures, satyre, humour, ironie, critique, religion, catholicisme
L'extrait étudié provient de l'oeuvre Gargantua de François Rabelais. Deuxième roman de Rabelais, il est publié en 1534.
Le passage choisi vient du chapitre 27, situé dans la partie dédiée aux guerres picrocholines où Gargantua fait ses preuves. Ce passage présente un personnage qui deviendra central dans le roman, Frère Jean des Entommeures, un moine bon vivant se distinguant des moines réguliers dont Rabelais fait la satire.
[...] Il ne développe pas de réflexion mais se scandalise seulement des propos tenus par Frère Jean, sans prendre en compte l'attaque à laquelle ils font face. Frère Jean est traité d'« ivrogne » de manière péjorative. Il est exclu du cercle des moines par la question « que fait cet ivrogne ici ? », et l'exclamation « qu'on le mette en prison » montre bien la défiance des autres à son égard et sa différence. Cette exclamation, dans le contexte d'une attaque, semble particulièrement inadaptée. [...]
[...] Frère Jean porte les idées de Rabelais et se moque de ces prières chantées. Il emploie un ton provocateur et ironique « C'est bien chien chanté ». Le discours du Frère Jean tourne au désespoir comique, comme la négation restrictive et l'exclamation « qu'il n'y aura, qu'à peine de quoi grappiller dedans pendant 4 ans » l'évoquent. C'est la perspective de ne plus pouvoir avoir de vin du clos qui désespère Frère Jean, bien plus que de voir un lieu sacré saccagé. [...]
[...] Puis, dans une seconde phrase, c'est un autre aspect de la personnalité de Frère Jean qui est résumé. Il est « savant en matière de bréviaire », faisant réf à l'expression « armé jusqu'aux dents ». On devine alors le statut étonnant de moine guerrier de Frère Jean instruit en matière de « bréviaire », bien qu'il bâcle ses prières. Ainsi, ce premier mouvement présente Frère Jean de manière positive, en l'éloignant d'un moine classique. Ce portrait est construit sur des oppositions, et on comprend la critique sous-jacente des moines plus classiques. [...]
[...] C'est Frère Jean lui-même qui s'indigne ensuite de l'inaction des moines dans un second mouvement. II. L'alerte de Frère Jean face à l'inaction des moines On passe du portrait à l'action, Frère Jean se précipite dans l'église et découvre des moines chantant des prières alors que les vignes du clos sont ravagées par les ennemis. Les verbes de perception « en entendant », « les voyant » nous apprennent que Frère Jean est attentif à l'extérieur. Le fait que les moines se coupent du monde sans regard vers l'extérieur constitue la principale critique de Rab concernant l'état monastique. [...]
[...] Comment le portrait comique de Frère Jean des Entommeures crée-t-il une critique du monde clos des moines ? - L - 5 : Portrait de Frère Jean - L - 14 : L'alerte de Frère Jean face à l'inaction des moines - L - 20 : Service du vin, service divin I. Portrait de Frère Jean Encore inconnu, Frère Jean est d'abord évoqué par une périphrase qui le décrit de manière objective en fonction de son sexe, de son âge et de sa fonction « un jeune moine claustrier » (cloîtré dans une abbaye). [...]
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