Victor commence la narration du chapitre IX en décrivant ses émotions. Pour lui, il y a une véritable injustice envers Justine, car elle est morte alors que les responsables de son exécution, Victor et la créature sont toujours en vie. Il ressent du "désespoir ", de "l'angoisse", tout comme une âme errante. Il se sent comme le monstre : avant ses expérimentations, il était "bon", mais il est devenu "mauvais" tant ce qu'il a fait est horrible.
Dans le chapitre X, Victor décrit à nouveau la Nature et son gigantisme. Il parle des "lois immuables" qui la régissent (celles qu'il n'aurait pas du braver), dont les plus grands éléments de la Nature " sont des jouets entre leurs mains". En parallèle à ce constat, Victor est le jouet de Dieu tout au long de l'œuvre. Il dit combien la "consolation" que lui apporte la Nature est ambiguë : c'est une passade éphémère, ce n'est pas une solution durable aux maux de Victor.
[...] Il dit combien la "consolation" que lui apporte la Nature est ambigüe : c'est une passade éphémère, ce n'est pas une solution durable aux maux de Victor. Un matin, il décide de gravir le sommet de Montanvert, toujours dans l'espoir d'apaiser son esprit (c'est pour lui le seul moyen d'échapper durablement à son chagrin). Victor décrit l'endroit, qui décourage toute découverte de la montagne ("désolé", "brisé", "jonchés sur le sol", "détruit", "dangereux"). Nous pouvons associer cette description au chemin qui mène au Paradis, qui est rocailleux, presque impraticable : si on parvient toutefois à y avancer, on peut accéder au Paradis. [...]
[...] Il réalise rapidement que c'est le "bougre" qu'il a créé. Il est au bord de l'évanouissement, mais il est néanmoins déterminé à se battre avec la créature jusqu'à la mort. Victor décrit la figure de la créature avec un vocabulaire injurieux ("mépris", "laideur", "horrible"). Il parle ensuite au monstre : il se sent supérieur à lui ("Oses-tu "la vengeance acharnée de mon bras", "ta misérable tête"), il l'insulte ("vil insecte") et utilise le champ lexical de l'enfer ("diable", "diaboliquement", "démon"). [...]
[...] Il parle de "malédiction" et se maudit "lui-même". Il rend la créature responsable de son malheur et retourne la proposition du monstre. Au lieu de rendre la créature heureuse en gardant contact avec elle, il veut que le monstre le rende heureux en ne le revoyant plus jamais. Le monstre prend Victor à son propre jeu en cachant ses yeux avec ses mains (on peut voir ainsi combien il est intelligent), et rappelle une dernière fois au jeune homme la situation : selon que Victor accepte ou non d'écouter son histoire, la créature laissera l'Humanité en paix ou bien continuera son œuvre macabre. [...]
[...] Elizabeth conseille à son frère d'oublier ces "émotions noires". Néanmoins, Victor comprend que même la "tendresse" et "l'amitié" que lui porte Elizabeth ne l'apaiseront pas : seuls "l'exercice physique" et un "changement d'endroit" lui apporteront un peu de "soulagement". Il décide de partir en excursion dans les Alpes pour oublier son chagrin, même s'il est conscient du fait qu'il sera en paix uniquement quand il mourra, et pour se remémorer son enfance, période heureuse de son existence. Nous voyons ici le "pouvoir" de la nature : Victor commence à aller mieux et est encerclé par d'énormes éléments naturels ("ravin", "immense montagne", "précipices", "chute d'eau", "pyramides" Victor parle de Dieu ("Celui qui a créé et organisé ces éléments"), car il ne craint que Lui (qui pourrait trouver le moyen d'apaiser le jeune homme), alors que c'est Dieu qui est responsable des maux de Victor. [...]
[...] Fou de rage, Victor refuse d'accepter la créature et veut toujours la tuer. Il est même tellement furieux qu'il ment au monstre à propos de l'importance de sa création dans sa vie (en réalité, il vivait dans l'unique but de lui donner vie). Il se jette sur la créature, qui évite facilement Victor. Il promet qu'il obéira à Victor (ou à Dieu ? : "natural lord and king"), et utilise un vocabulaire religieux : pour lui, il est davantage un échec ("fallen angel") qu'une création ("Adam"). [...]
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