Mary Shelley (1797-1851) est une femme de lettres anglaise qui a abordé plusieurs genres : le roman, la nouvelle, le théâtre, l'essai, la biographie et autres récits de voyage. Elle commence l'écriture du très célèbre roman de science-fiction Frankenstein au cours d'un week-end entre amis où le défi est lancé d'écrire un conte terrifiant. Elle y met en scène le docteur Frankenstein, versé depuis sa tendre enfance dans les sciences, qui crée son double en dépassant les connaissances des hommes dont il finit par s'isoler complètement. Dans ce passage, suite à la rencontre déterminante de deux professeurs en sciences, il progresse sur l'étude du corps humain au point d'envisager de donner la vie (...)
[...] L'adverbe apparemment renforce la même idée. Enfin, l'étendue de sa puissance est mise en relief aux lignes 7/9 par le constat exclamatif que le nombre de personnes à lui devoir la vie serait incalculable. Un monstre : Le champ lexical de l'expérimentation se double de celui de la violence. Ainsi, aux expressions collectais des os manipulations (47/48) et salle de dissection répondent des termes tels que charniers violais odieuses et torturant plongeant le lecteur dans ce qui s'apparente à l'antre de la mort. [...]
[...] Elle y met en scène le docteur Frankenstein, versé depuis sa tendre enfance dans les sciences, qui crée son double en dépassant les connaissances des hommes dont il finit par s'isoler complètement. Dans ce passage, suite à la rencontre déterminante de deux professeurs en sciences, il progresse sur l'étude du corps humain au point d'envisager de donner la vie. Comment l'auteur nous fait-elle vivre ici la démesure de cette ambition ? Nous verrons tout d'abord qu'elle nous dresse le portrait d'un scientifique acharné puis qu'elle en fait une sorte de créateur diabolique. [...]
[...] séparée des autres (43/44) et abattoir pour faire de son laboratoire de recherche une salle de supplice. La question rhétorique des lignes 29/32 dont la réponse évidente est que personne ne pourrait concevoir horreur de son travail laisse présager toute la monstruosité de ses essais en laboratoire. Lors des prolepses dans les passages des lignes 13/14 et 32/33, introduites respectivement par les indices de temps plus tard (13/14) et maintenant le narrateur utilise le présent d'énonciation du moment de l'écriture pour commenter son comportement passé qu'il juge sévèrement comme une tentative follement utopique. [...]
[...] Il se veut l'égal de Dieu et en utilisant un oxymore, s'annonce capable d'éclairer par un torrent de lumière un monde enténébré Cette idée d'une capacité démurgique - rappelons que depuis Platon le démiurge est la déité responsable de la création de l'univers - est encore mise en relief par les termes créateur me devraient l'existence père et animer la matière inerte (32). L'adjectif qualificatif nouvelle confère cette qualité de créateur à Frankenstein qui aurait la possibilité de donner naissance à une autre espèce. Il va plus loin en envisageant de ressusciter les morts (14). [...]
[...] La répétition de l'adjectif qualificatif irrésistible met l'accent sur l'impossibilité pour Frankenstein d'aller contre cet emportement. Aliéné, il ne peut vraisemblablement rien contre ce qui le pousse en avant d'autant qu'il s'agit d'une obligation, rendue par le verbe falloir à la ligne car il s'est fait une promesse (24). L'écrivain explique cette extrême vigueur par des termes à connotation laudative que sont succès espoir et réussite (23). En conjuguant les verbes suivants au conditionnel faudrait bénirait devraient aurait mériterais et serait il se projette dans des hypothèses comme pour rêver tout éveillé à la force surnaturelle qu'il croit être en mesure de posséder sous peu. [...]
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