La Fortune des Rougon, Emile Zola, la folie de l'aïeule, Adélaïde, crises récurrentes, crise de folie
Juste avant l'extrait, Adélaïde, l'aïeule de la famille Rougon, qui est atteinte d'une légère folie, découvre que Silvère, son petit fils dont elle s'occupe, et Miette, celle dont ce dernier est amoureux, sont parvenus à ouvrir la porte installée sur le mur qui les empêchait jusqu'à présent de communiquer en face à face. Cette porte avait été jadis mise en place par Adélaïde afin de pouvoir se rendre aisément chez Macquart, son amant, qui était alors son voisin. Ce dernier, un fainéant et ivrogne braconnier dont elle était éperdument amoureuse, fut tué par un douanier, ce qui la plongea dans une immense tristesse et accentua sa folie, allant même jusqu'à provoquer des crises nerveuses récurrentes. C'est pourquoi dans l'extrait que nous allons étudier, elle se débarrasse à tout jamais de la clef qui permet d'ouvrir la porte en la jetant dans le puits. Puis, on assiste à l'une de ses crises de folies.
[...] Emile Zola, La Fortune des Rougon Texte 3 SITUER C'est à la fin de 1868 que Zola conçoit l'idée de rédiger en vingt romans l'histoire d'une famille sur plusieurs générations. L'écrivain a lu le traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle du docteur Lucas ; et il souhaite illustrer la thèse, développée dans cet ouvrage, celle de l'origine héréditaire des comportements humains, en composant une vaste chronique familiale à travers la généalogie des Rougon-Macquart qui comportera vingt romans de La Fortune des Rougon, publié en 1871, au Docteur Pascal, publié en 1893. [...]
[...] - Celui qui a le fusil me fait signe qu'il va tirer : là encore Adélaïde prédit la mort de Silvère ( le lecteur est donc alerté implicitement, à travers le délire qu'entraîne la crise de folie de l'aïeule, de la fin du roman, et plus précisément de la mort de Silvère et Miette. - Le passage durant lequel la tante semble lucide porte à confusion : s'agit-il de Macquart, de Silvère et Miette ? CONCLURE A travers ces éléments du délire, on voit arriver un line entre folie clinique et folie liée au sacré et à la destinée. [...]
[...] Elle s'était fait une religion du silence marque une antithèse avec le reste de l'extrait où elle va révéler malgré elle des choses sur son passé. - De plus, Silvère est le témoin impuissant de cette crise, il en est désolé mais en a l'habitude : il ne peut que la maintenir sur son lit, navré d'une pitié poignante - Lors de cette crise on observe un contact physique “exceptionnel” : la tante Dide attire Silvère sur sa poitrine [“exceptionnel” : car Adélaïde est peu expressive de ses sentiments, elle n'ose pas caliner Silvère même quand ce dernier est tout petit.] - Les passages de dialogue représentent la parole de la crise avec les symptômes qui persistent : les propos sont incohérent, on se sait pas de quoi elle parle ni à qui elle s'adresse : Ils sont là ; ils te tueront encore . [...]
[...] Une crise prémonitoire - Lorsqu'Adélaïde ferme la porte à double tour et jette la clef dans le puit, elle pense qu'elle va conjurer le sort c'est-à-dire que Miette et Silvère n'auront pas la même fin qu'elle et Macquart. Ainsi la trouée blanche symbolisant la mort est à jamais bouchée pleurer des larmes d'argent - Dans son délire, Adélaïde annonce que la violence est à venir : en effet dans sa première réplique(« Ils sont là [ . Vois-tu, ils vont te prendre, ils te tueront encore Adélaïde semble s'adresser au défunt, mais l'ambigüité du te et l'utilisation du futur permet de comprendre qu'elle s'adresse en fait à Silvère, et prédit sa mort. [...]
[...] - Tout commence par un délire verbal : elle parlait souvent à voix haute, sans suite, comme dans un cauchemar - Puis arrivent les manifestations physiques : elle a le corps tordu ; elle prononce des mots incohérents en haletant ; elle se débat ; est prise d'un frisson d'effroi qui la fait claquer [des] dents ; elle se soulève à moitié et pousse de longs soupirs La tante Dide semble perdue, elle est prise d'une épouvante singulière d'un étonnement hagard et sans doute ( ) d'hallucination - Ensuite, il y a une sorte d'apaisement puisqu'elle reconnaît Silvère tu es auprès de moi mon enfant, n'est-ce pas ? et lui parle tout en étant consciente. [...]
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