La fortune des Rougon - Émile Zola (1871) - Dans quelle mesure ce texte constitue à la fois le portrait de la jeune fille et celui de la dans laquelle elle vit ?

Thèmes abordés

La fortune des Rougon, Émile Zola, portrait de la jeune fille, société conservatrice, art du portrait, femme heureuse, femme paradoxale, Adélaïde, liaison amoureuse, portrait de la société, satire sociale

Résumé du document

Le texte extrait de La fortune des Rougon constitue le portrait d'Adélaïde, une jeune femme décrite comme folle, et de sa liaison amoureuse avec un contrebandier vivant près de chez elle. L'originalité de ce portrait réside dans le fait qu'il est établi par un narrateur omniscient mais au travers du point de vue des habitants du quartier.
De ce fait, il s'agit d'un portrait incomplet, et très largement hypothétique car les voisins d'Adélaïde ignorent tout ou presque de sa vie. Par conséquent, nous nous demanderons ici dans quelle mesure ce texte constitue à la fois le portrait de la jeune fille et celui de la société conservatrice dans laquelle elle vit.

Extraits

[...] La satire sociale Dans ce portrait, Zola réalise en réalité une satire sociale de la société conservatrice, qui est dépeinte comme une société qui, parce qu'elle s'ennuie, n'hésite pas à mentir : l'hyperbole « on inventa mille fables » (La Fortune des Rougon, Zola l. 34) permet de figurer l'intérêt croissant que ces voisins portent à Adélaïde. Conclusion Ainsi, ce texte constitue un enchâssement de différents portraits : celui d'Adélaïde, qui est paradoxalement incomplet, et celui de la société qui l'épie, décrite comme un faubourg sévère et hypocrite. Ce double portrait permet à Zola de dresser une satire sociale et de suggérer qu'Adélaïde n'est pas la plus coupable de tous. [...]

[...] Ainsi, il semble que l'histoire d'Adélaïde soit davantage inventée par ceux qui l'observent que véritablement reconstituée au moyen d'éléments crédibles. Une liaison décrite par les maisons Ce manque d'information est symbolisé par la description assez précise des bâtiments, ce qui permet de mettre en scène l'espionnage dont est victime Adélaïde de la part de ses voisins : ces derniers ne voient que les façades et les fenêtres, ce qui explique leurs mentions détaillées dans le texte. En effet, le champ lexical de la maçonnerie et de l'architecture émaillent le paragraphe central : « muraille percée d'une porte, creuser l'ouverture, fenêtres voisines, arracher les pierres du mur, maçonnerie encore fraîche, la masure de l'impasse » (La Fortune des Rougon, Zola l à 27). [...]

[...] La fortune des Rougon - Émile Zola (1871) - Dans quelle mesure ce texte constitue à la fois le portrait de la jeune fille et celui de la société conservatrice dans laquelle elle vit ? Introduction Le texte extrait de La fortune des Rougon constitue le portrait d'Adélaïde, une jeune-femme décrite comme folle, et de sa liaison amoureuse avec un contrebandier vivant près de chez elle. L'originalité de ce portrait réside dans le fait qu'il est établit par un narrateur omniscient mais au travers du point de vue des habitants du quartier. [...]

[...] 17) permet de montrer que tous ses voisins se mobilisent pour espionner la jeune femme. Paradoxalement, Adélaïde est décrite comme « oisive » mais il semble que ses voisins ne le soient pas moins qu'elle. Le narrateur insiste également sur l'hypocrisie du faubourg en citant la phrase « on sauve au moins les apparences » (La Fortune des Rougon, Zola l. 21) qui montre que les voisins ne sont pas intéressés par la véritable morale mais seulement par la nécessité de conserver l'apparence de la bienséance. [...]

[...] En effet, tous les éléments servant à caractériser Adélaïde sont connotés du côté de l'irresponsabilité, comme en atteste le champ lexical de la folie qui se déploie à travers tout le texte : « folle, manque d'équilibre, détraquement, pure démence, crises, convulsions, accès, bête, instincts, oisive, songeuse » (La Fortune des Rougon, Zola l à 13). Adélaïde est donc présentée comme une personne instable, qui n'a pas véritablement le statut de mère puisqu'elle se contente de « jouer avec » ses enfants (La Fortune des Rougon, Zola l. 14). Mais une femme heureuse Cette image de folie est toutefois nuancée par différentes mention du bonheur d'Adélaïde. En d'autres termes, bien que folle, la jeune femme est sans doute heureuse. [...]