Footfalls, psychanalyse, récit de cas, didascalie, pièce de théâtre, émotion, Samuel Beckett, littérature du XIXe siècle, errance, indication scénique, rythme
Dans l'oeuvre théâtrale de Samuel Beckett, le personnage principal semble être la langue. La pièce est dépourvue d'intrigue et repose sur une parole qui se substitue à l'action au sens traditionnel du terme. Footfalls (Pas, 1975) est une courte pièce de théâtre à propos d'une femme nommée May, d'une quarantaine d'années, qui a toujours vécu avec sa mère et qui a eu un rôle d'aidante pour cette dernière. Tout au long de la pièce, May a très peu d'interactions avec le monde extérieur et arpente de scène en scène, lentement et méthodiquement. Tout se passe comme si Beckett, à travers cette pièce, cherchait à explorer la monotonie du temps par l'intermédiaire des pas. Alors que les pas se succèdent, la pièce avance à un rythme très lent, créant l'illusion que le temps est immobile. La pièce est remplie de pauses et de longs moments de silence dans lesquels les didascalies laissent seulement entendre le claquement des pas de May. Dans ce contexte, il nous apparaît intéressant d'interroger la place respective de la parole et de l'action dans Footfalls.
[...] Seul le mouvement ne lui suffit pas, il lui faut ressentir ses propres pas par l'ensemble des sens. Ici, May semble calmer son agoraphobie et son incapacité à affronter le monde par la marche sans relâche. Il n'est pas déraisonnable de supposer que le récit de pas dont fait écho Beckett rappelle en réalité un cas d'étude en psychanalyse. En effet, le récit de cas a influencé la littérature du XIXème siècle et, inversement, les observations réalisées en psychiatrie témoignent dans certains cas d'une pratique littérature. [...]
[...] Cette citation, retrouvée dans le journal de Beckett, place la prédominance des pas au c?ur de la pièce. L'errance est au centre de l'?uvre et tout est mis en ?uvre pour y porter une attention première : les didascalies permettent au lecteur d'observer la gestuelle de May. Outre ses pas, il arrive à plusieurs reprises que May se serre elle-même dans les bras, les mains agrippant ses épaules : « quand tu marches, tu t'affales, quand tu parles, tu te redresses un peu » (p. [...]
[...] En réalité, elle aborde la maison d'enfance de May, celle où elle est née, mais ce terme lui semble impossible à prononcer car May n'est probablement jamais née. Tout un parallèle peut être effectué avec le psychanalyste Jung qui a déclaré, lors d'une conférence à Londres en 1935, qu'il n'était pas en mesure d'aider une patiente car celle-ci ne vivait pas. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Jung explique surtout que cette patiente existe sans vivre réellement. Il apporte quelques explications lors de cette conférence en expliquant que le traumatisme de la naissance a pu laisser un vide dans l'histoire émotionnelle de la patiente. [...]
[...] Footfalls - Samuel Beckett (1975) - Quelle est la place respective de la parole et de l'action dans Footfalls ? La poésie du récit de cas dans Footfalls de Samuel Beckett Dans l'?uvre théâtrale de Samuel Beckett, le personnage principal semble être la langue. La pièce est dépourvue d'intrigue et repose sur une parole qui se substitue à l'action au sens traditionnel du terme. Footfalls (Pas, 1975) est une courte pièce de théâtre à propos d'une femme nommée May, d'une quarantaine d'années, qui a toujours vécu avec sa mère et qui a eu un rôle d'aidante pour cette dernière. [...]
[...] Didascalies et récit de pas : l'absence de paroles dans Footfalls ? La pièce se découpe en quatre parties et chacune d'elle s'ouvre par le son d'une cloche. May fait les cent pas et, plus précisément, « neuf pas sur un mètre » (p. 15). Dans chaque partie, la lumière s'assombrit de plus en plus conjointement à l'affaiblissement du son de la cloche. La pièce a également une structure très musicale et le timing des répliques et des actions apparaît comme central pour Beckett. [...]
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