Dans le second recueil de ses Fables, paru en 1678, La Fontaine affirme dans l'avertissement qu'il a donné à ce recueil « un air et un tour un peu différents ».
Les sujets s'élargissent et se diversifient. Plusieurs poèmes abordent notamment la question de l'absolutisme royal et de l'homme confronté à ce pouvoir. L'observation porte sur tous les aspects de la vie à la cour, et notamment sur les rapports entre le roi et les courtisans (...)
[...] La mention du 2nd destinataire, loups est à l'intérieur d'un système à l'impératif : venez, vengez, immolez, ce qui met en valeur la puissance du roi. Le fait que le lion parle deux fois et s'adresse à des destinataires larges et variés révèle son pouvoir absolu. Le cerf s'adresse au seul roi sire et son humilité apparente rompt avec la morgue du lion. Le discours du cerf marque à la fois son respect et l'habileté de sa ruse, puisqu'il se donne comme le complice de la reine. L'indéfini on et les exclamatives, v. 49-50, mettent en valeur l'unanimité des réactions du peuple. [...]
[...] St ce qu'il plaît au prince v un esprit . mille corps v.22. Par ailleurs, le caractère artificiel, presque automatique, de l'imitation est souligné par l'énumération du v : prêts à tout semble faire la synthèse de l'opposition tristes / gais qui précède et le chiasme qui met tout en valeur, révèle le manque de sincérité, marqué aussi par l'insistance sur paraître à la fin du vers 20, et sur le mot ressorts à la fin de l'intrusion d'auteur. La servilité ouvre sur la dénonciation et le mensonge : le et du v marque une étape supplémentaire. [...]
[...] A partir des dialogues se met donc en place les caractères des personnages. Les variations de renonciation permettent de présenter les acteurs de la scène par des points de vue différents, et ainsi de lui donner de la vivacité. III. La critique de la cour A travers la ruse du cerf st attaqués l'absolutisme du pouvoir royal autant que l'attitude des courtisans. Divers éléments précisent que la critique s'applique particulièrement au régime du Roi Soleil. a)La critique du pouvoir royal Plusieurs procédés soulignent l'absolutisme du roi et son ostentation, la cruauté liée à un pouvoir de droit divin. [...]
[...] Le lexique reprend la même idée : augustes mânes v conclut la réplique, et ds le discours de la Reine, l'évocation de la divinité est constante avec les termes : Dieux, Champs Elyséens, saints. Pourtant la vulnérabilité du Roi à la flatterie est nette à travers la rase du cerf, comme ds la moralité. Cette faille permet de faire la critique des courtisans. b)Les courtisans Les courtisans se caractérisent essentiellement par leur anonymat et une servilité qui les mènent au mensonge. [...]
[...] La reprise ds ces passages de mots utilisés ds l'anecdote met en valeur la parenté entre les divers éléments de la fable. CONCLUSION Si le titre rend compte de l'anecdote, il ne rend pas compte de l'essentiel. L'art de conteur de La Fontaine est sensible ds la leçon dont il présente et fait parler les personnages, et particulièrement le roi, selon leur rang. Mais il faut dépasser ce niveau pour comprendre que la fable constitue en effet une critique de la Cour et du Roi lui-même. Cette critique est d'autant plus originale que le XVII0 siècle cherche essentiellement à modifier l'homme. [...]
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