Christian Bobin est un auteur contemporain français qui publia en 1995 le roman La folle allure.
Cet extrait, qui est le début de ce roman, nous dévoile une scène qui a probablement touché l'auteur, dont il était le témoin : l'amour attendrissant d'une petite fille de deux ans et demi envers un loup. Le loup ainsi considéré n'est plus la "bête effrayante" vue par de nombreux enfants ou représentant le danger comme dans "Le petit chaperon rouge" ; il est le véritable "premier amour" de cette petite fille dans cette grande communauté de forains.
Quelle est l'originalité du premier amour de cette petite fille, dans cette grande famille de forains particulièrement soudée ? (...)
[...] Aucun n'a su descendre aussi loin (l.4-5). De plus, elle nous affirme que les suivants ne seraient jamais à la hauteur, ne pourraient jamais l'être (l.6-7). Ces adverbes, aucun et jamais qui sont répétés témoignent donc de ce réel coup de foudre, ce loup est la plus belle créature qu'elle ait vu, étant donné qu'il est encore [dans son cœur] à l'heure où [elle nous] parle (l.4) Enfin, ce paragraphe se termine par une description de ce vrai loup de manière enfantine, permettant la réactivation des souvenirs chez la narratrice : Il a fourrure, odeur, dents jaune ivoire, yeux jaunes mimosas (l.8-9). [...]
[...] En effet, l'emploi de l'adjectif petite en témoigne; Ainsi a-t-elle sa petite tête de deux ans appuyée contre le ventre du loup (l.23-24). Aussi, nous pouvons distinguer une sorte de ronronnement du loup qui, nous l'avons montré auparavant, semble être devenu comme un chien fidèle grâce à cet amour : On y trouve des sons en et mimant comme un ronronnement dans ventre dors et bienheureux Enfin, l'amour est si puissant que bien que ce loup ait la possibilité de s'enfuir car la porte [de la cage] est entrouverte (l.22), il ne la quitte pas. [...]
[...] Ceci, avec la répétition de mes yeux (l.1 à attendrit le lecteur qui découvre un coup de foudre enfantin, elle est émerveillée, par un amour qui entre dans [ses] yeux (l.1) jusqu'à [son] cœur (l.3). Tel un félin, il y fait son trou, son nid, sa tanière (l.3). Cette animalisation est ensuite justifiée car la narratrice nous dévoile enfin son amant : Son premier amour est un loup (l.7-8). Cet amour est fort, unique et passionné. En effet, cela est montré notamment par le parallélisme : Aucun n'a su prendre sa place. [...]
[...] Le cirque entier est ainsi spectateur d'une scène attendrissante, ils y découvrent la petite fille en train de dormir avec le loup, ils sont totalement en harmonie puisqu'elle raconte : Je dors. Je dors d'un sommeil limpide et bienheureux (l.24-25). La répétition de Je dors témoigne de cette harmonie, tout comme l'assonance en dans allongée paille dorée yeux fermés et appuyée montrant qu'elle n'éprouve aucune crainte, aucune peur ; une sorte de calme, de plénitude plane au dessus de ce couple Le loup est tout de même imposant par sa taille. [...]
[...] Nous avons donc montré que cet amour est fusionnel, très fort et très intense entre ces deux personnages. Intéressons-nous maintenant à la place importante qu'elle occupe au sein de ce groupe d'inter-connaissances et d'entraide. En effet, la seconde partie de cet extrait est en quelque sorte une anecdote : Les parents se rendent compte, en pleine nuit, de l'absence de la petite dans la roulotte. Très vite, la panique s'installe. Cela est marqué par de très nombreux verbes d'action tels que sortent criant s'éclairent descendent m'appellent s'accroupissent . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture