Le récit légendaire de Tristan et Iseut ne nous a pas été transmis par un seul texte, mais par plusieurs ensembles romanesques en vers composés entre 1150 et 1235. Parmi ces textes, on trouve un duo assez étrange au premier abord, il s'agit des deux Folies de Tristan, qu'on appelle communément Folie d'Oxford et Folie de Berne. Le nom (Oxford, Berne) n'est pas celui d'un quelconque auteur mais fait référence au lieu de conversation des manuscrits.
Ces deux textes ont exactement la même trame : Tristan a été banni du royaume du roi Marc et a trouvé refuge en Petite-Bretagne où il a épousé Yseut aux mains blanches. Mais il ne peut oublier Yseut la blonde et veut la rejoindre au péril de sa vie. Il traverse la mer et prend le déguisement d'un fou (crâne tondu, visage barbouillé de noir), il contrefait sa voix et entre sous les huées chez le roi Marc. Il parvient ainsi à voir Yseut et Marc et répond aux questions du roi par des plaisanteries qui relatent les souvenirs de sa liaison avec Yseut. Il va réussir à voir Yseut seule, mais ne pourra être reconnu qu'avec peine. Brangien, la servante, est convaincue de son identité avant la reine. On pense que ces Folies développent un épisode du roman de Thomas où Tristan se déguise en lépreux. Cet épisode est bien plus bref, mais il a la même forme : Tristan se déguise, il subit de nombreuses humiliations, Iseut est excédée, mais elle le reconnaît à un signe. Mais dans le roman, elle est séparée de lui.
[...] On pense que ces Folies développent un épisode du roman de Thomas où Tristan se déguise en lépreux. Cet épisode est bien plus bref, mais il a la même forme : Tristan se déguise, il subit de nombreuses humiliations, Iseut est excédée, mais elle le reconnaît à un signe. Mais dans le roman, elle est séparée de lui. Ces deux Folies, qui viendraient de Thomas, ne divergent donc que sur très peu de points : quelques détails, mais qui ont leur importance (cf reconnaissance de Tristan), différences de ton, et une différence de longueur : 998 vers pour le manuscrit d'Oxford vers pour celui de Berne. [...]
[...] La folie comme épreuve pour Iseut Si la folie comme déguisement prouve l'amour de Tristan pour Yseut, Yseut, elle n'a pas le beau rôle. Elle met en effet beaucoup de temps à reconnaître Tristan, et sa servante Brangien le reconnaît avant elle. Oxford : Brangien J'ai de bonnes raisons de penser que ce fou est Tristan en personne Non ce n'est pas lui Brangien, car cet homme et laid, repoussant et contrefait. 577-578 Les reproches de Tristan : il veut qu'Iseut aussi fasse preuve d'amour en montrant qu'elle voit au-delà de l'apparence de la folie. [...]
[...] Il teint son visage avec une herbe qu'il a apportée de son pays; il frotte sa face avec cette liqueur, et le voici devenu tout brun, comme hâlé Berne : Il déchire ses vêtements, égratigne son visage, et frappe tous ceux qu'il voit. Il a rasé ses cheveux blonds. En tant que fou, il est en proie aux dérisions et aux coups, donc à l'humiliation. Oxford : Tristan s'introduit par le guichet. Les jeunes gens accourent à sa rencontre et lui crient comme s'il était un loup: "Voyez le fou! [...]
[...] 127 Ici, avec ce déguisement, cette apparence de la folie, Tristan endure des humiliations par amour pour Iseut. Ce déguisement, cette folie, est à la fois l'épreuve et la preuve de son amour. On peut rapprocher cette épreuve de celle de Lancelot dans Lancelot ou le chevalier à la charrette de Chrétien de Troyes de 1177 : Lancelot est amoureux de la reine Guenièvre, pour pouvoir la rejoindre ou apprendre de ses nouvelles, alors qu'il est à pied, il accepte de monter dans une charrette, ce qui est infâme pour un chevalier. [...]
[...] Commentaire composé des Folies de Tristan, de Tristan et Iseult Intro Le récit légendaire de Tristan et Iseut ne nous a pas été transmis par un seul texte, mais par plusieurs ensembles romanesques en vers composés entre 1150 et 1235. Parmi ces textes, on trouve un duo assez étrange au premier abord, il s'agit des deux Folies de Tristan, qu'on appelle communément Folie d'Oxford et Folie de Berne. Le nom (Oxford, Berne) n'est pas celui d'un quelconque auteur, mais fait référence au lieu de conversation des manuscrits. [...]
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