Fleurs du mal, Spleen et idéal, Une Charogne, Charles Baudelaire, alchimie, mouvement, locus amo inus, amour, mort, Éros et Thanatos, putréfaction, résurrection, femme, parallélisme, ironie, prostituée, lyrisme, memento mori, ?essence divine, écriture baudelairienne
Une Charogne fait partie du recueil Les Fleurs du mal, il est le 29e de la section Spleen et idéal. Comment ce poème est-il l'illustration parfaite de cette alchimie que cherche à obtenir Baudelaire, à savoir transformer la boue en or ?
[...] Nous comprenons que la charogne est associée à la foi à la femme et à la mort. En effet, la description de la charogne est une représentation féminine couchée sur un lit avec une position érotique « les jambes en l'air, comme une femme lubrique ». Ce vers 5 suggère une prostituée. Nous constatons que le terme lubrique rime avec le verbe clinique top du vers 7. Cette évocation, qui a beaucoup choqué et provoqué, est également insolente. En effet, l'image de ce quatrain est particulièrement obscène. [...]
[...] Nous avons donc un lyrisme amoureux qui se mélange à un cynisme cruel. Le poète semble prendre plaisir à rappeler cette décomposition à venir. La répétition des « vous serez » dans les vers 37 et 41 souligne cette fatalité. Avec l'expression « les derniers sacrements » (V.42), Baudelaire s'amuse à suggérer l'enterrement « sous l'herbe et les floraisons grasses » (V.43) ainsi qu'avec le verbe « moisir » (V.44). Le dernier quatrain entremêle encore l'amour et la mort (éros é thanatos). [...]
[...] Les Fleurs du mal, Spleen et idéal, Une Charogne - Baudelaire (1857) - Transformer le laid en beau à travers l'alchimie poétique Une Charogne fait partie du recueil des Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Il est le 29e de la section spleen et idéal. Problématique : Comment ce poème est-il l'illustration parfaite de cette alchimie que cherche à obtenir Baudelaire à savoir transformer la boue en or ? Nous découperons ce poème en trois mouvements. Le premier allant du vers 1 au vers c'est-à-dire les deux premiers quatrains, le deuxième mouvement des strophes 3 à le troisième mouvement concernant les strophes et 12. [...]
[...] Tout ceci crée une image paradoxale, le cadavre devient vivant sous la plume du poète. Cette transfiguration du cadavre va être amplifiée dans les quatrains suivants. En effet, nous notons une association avec la musique « et ce monde rendait une étrange musique » (V.25). Ce mouvement rythmique nous fait imaginer un chef d'orchestre lançant la partition avec tous ses musiciens. Le quatrain du vers 33 marque un retour à l'évocation de la promenade « derrière les rochers » mis en évidence en début de vers, qu'on appelle le premier hémistiche, puis l'apparition d'un autre personnage « une chienne inquiète » (V.33) qui « nous regardait d'un œil fâché » (V.33-34) renforce encore une fois le côté repoussant. [...]
[...] La charogne est bien cette fleur du mal que veut mettre en évidence le poète. Cette 4e strophe est particulièrement symbolique, car elle montre de manière choquante la décomposition d'un corps. Les vers 15 et 16 sont un retour à la réalité cinglante par l'évaporation de la puanteur « était si forte » (V.15) ; tournure intensive (avec le si) associée ici au vers 16 « vous crûtes [ . ] ». L'imparfait du passé simple « crûtes », la préciosité du style que ce temps entraîne, crée un décalage ironique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture