Les Fleurs du mal, La cloche fêlée, Baudelaire 1857, spleen, écriture poétique, polyphonie, discours métapoétique, allégorie, symbolisme, recherche de la beauté, commentaire de texte, hypotypose
Baudelaire est un poète de la seconde moitié du XIXe siècle. Il n'appartient pas à un mouvement littéraire : c'est un auteur inclassable. Cependant il fut inspiré par les auteurs romantiques et il est considéré comme le précurseur du symbolisme. Baudelaire a un tempérament mélancolique, un goût du morbide et de la solitude. Quant à son oeuvre, il s'agit ici du sonnet 58 de la section "Spleen et idéal" des "Fleurs du mal", recueil composé d'une centaine de poèmes. L'objectif de ce recueil est de montrer la beauté poétique (fleurs) du "mal" (mal à la fois intérieur, moral, mais aussi physique). On a donc bien l'idée de souffrance et de beauté à la fois. Baudelaire veut sublimer le laid, l'horrible. C'est par ailleurs un recueil qui a fait scandale à son époque et qui fut censuré (interdit de publication) plusieurs fois.
[...] Le soldat « vieux », incarnation de la cloche, également vieille : tout cela nous rappelle la tradition ancienne. - Adverbe « fidèlement » : idée de répétition d'une tradition ancienne, art immuable qui s'oppose à la poésie moderne, fugitive, éphémère. Un manifeste esthétique du symbolisme C'est un véritable manifeste esthétique que Baudelaire met en place à travers ce poème. Il exprime ses idées de poète : -« il arrive souvent que sa voix affaiblie » : verbe au présent de vérité générale qui révèle un véritable manifeste esthétique. [...]
[...] Renouvellement du thème de la mélancolie en littérature. Baudelaire a repris ce mot pour traduire son sentiment d'angoisse, de mal- être et de souffrance, nostalgie mêlée d'amertume. Aujourd'hui on parlerait de dépression (mais ce mot n'existait pas encore à l'époque). La forme du poème : Sonnet en alexandrins premiers quatrains en rimes croisées (ABAB) et deux tercets suivants en rimes suivies (CCDDEE). Le poème est structuré en deux parties : 1è partie = «il est» très général, description de l'objet de la cloche, extérieur. [...]
[...] Le poète se sent maudit et le montre ici à travers l'allégorie de la cloche fêlée. « La cloche fêlée » : idée d'un objet abîmé qui est d'emblée annoncé dans le titre. PB : Comment cette allégorie de la cloche fêlée, illustrant le travail d'écriture du poète en proie au spleen, permet-elle à Baudelaire de construire un véritable manifeste esthétique ? Le contraste entre la vie et la mort : un moment de basculement vers le spleen Un moment de basculement Au début du poème, Baudelaire nous décrit un paysage très général (« il » impersonnel) plutôt positif et vivant, mais ce n'est que pour mieux nous faire basculer dans son état d'âme personnel (« Moi, je »), marqué par l'ennui, la souffrance et la mort. [...]
[...] son cri » v.7 : voix qui porte vers le haut, mouvement vif, en hauteur). A l'inverse les deux derniers tercets sont marquées par l'inaction, l'immobilité : verbes d'état (« est » v.9, 10) et l'expression verbale sans bouger » v.14). - La syntaxe est prolongée indéfiniment avec une accumulation de compléments circonstanciels de temps, de lieu ou de manière : c'est ce qu'on appelle une hyperbate (figure de style. On prolonge une phrase qui semblait terminée). Effet : on ne peut pas reprendre son souffle : mort. [...]
[...] A travers diverses allégories, Baudelaire raconte le travail de l'écriture qui oscille entre l'inspiration exaltée et la frustration du poète. Cette variété de voix qui traversent le poème révèle une opposition entre l'art ancien et la modernité que Baudelaire revendique à travers Les Fleurs du mal. Ouverture : Pour Baudelaire, la recherche de la beauté passe devant la vérité ou la morale. C'est d'ailleurs ce positionnement novateur qui choqua ses contemporains au point que Les Fleurs du mal furent l'objet d'un procès pour « outrage à la morale publique ». [...]
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