Les Fleurs du Mal, Baudelaire, 1857, L'ennemi, Spleen baudelairien, ennemi du poète, inspiration
Le Romantisme débute en 1820 avec « Le Lac » de Lamartine tiré de Méditation Poétiques et il finit en 1857 avec Les Fleurs du Mal Baudelaire. L'œuvre de Baudelaire inaugure un nouveau mouvement, en opposition au mouvement précédent. Il garde un héritage du Romantisme, mais il va aller plus loin. Cette œuvre a eu un procès, car elle était subversive. Les Lesbiennes était le précédent titre du recueil qui s'appellera ensuite Les Fleurs du Mal. La mélancolie de Baudelaire est due à la disparition du temps heureux, celui de l'inspiration.
[...] Le poète semble se plaindre de sa souffrance, de sa mélancolie (spleen). Il a un manque d'inspiration et pourtant cela semble lui apporter de l'inspiration. C'est un paradoxe. Premièrement, il y a la renaissance du poète. D'abord, on a la représentation du Déluge, la Mort et la Renaissance du monde, c'est une métaphore de la renaissance de l'inspiration poétique. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve//Trouveront dans ce sol lavé comme une grève//Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? [...]
[...] On a ici un souffle élégiaque, une répétition, points d'exclamation et un ô de l'ode. On a aussi l'image de Prométhée. C'est une représentation du poète sous la forme de Prométhée, le voleur de feu damné qui éternellement se fait dévorer le foie. Cela représente la souffrance du poète. On remarque clairement le champ lexical de la souffrance. À l'image de Prométhée, le poète est celui qui vole la lumière pour éclairer le peuple au prix du sacrifice de sa propre vie. [...]
[...] La mort se nourrit de la vie. Avec l'ô de l'ode, il y a un parallèle avec Recueillement de Baudelaire. L'ô de l'ode renvoie à une divinisation de la douleur ou de la plainte. L'auteur appelle la douleur qui est sa source d'inspiration. C'est une vision romantique de l'inspiration poétique, comme Musset avec La nuit de Mai. Ennemi renvoie au Spleen qui équivaut au Diable. Il y a une division de l'âme du poète qui se plaint de ses maux et en même temps qui appelle cette douleur comme source de création poétique. [...]
[...] On peut voir ici une référence poétique à un vers de Baudelaire tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or Ici la boue est la souffrance avec les larmes et l'or, ce sont les fleurs qui naissent. Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux La pelle et le râteau sont prosaïques (l'inverse de ce qui est poétique). Il y a un refus de la dimension poétique avec les termes prosaïques. Dans prosaïque il y a pros il invente la prose. C'est l'idée d'inventer une nouvelle méthode. La pelle et râteau reflètent l'idée d'un travail poétique. [...]
[...] Cela nous pousse à une lecture cyclique du poème à l'image du cycle du spleen. La souffrance est égale à la création. L'image du sang versé ne rappelle-t-elle pas l'image du sacrifice du Christ, pour racheter les péchés, pour un retour au paradis et donc à l'Idéal et donc au début du poème avec le Jardin ? Les fruits rouge vermeil ne tiennent-ils pas leur couleur du sang versé par le poète ? On est dans une représentation du Spleen en tant que mal du siècle. [...]
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