Les Fleurs du Mal, Une Charogne, Baudelaire, poésie, condition humaine, mort, laideur, misogynie, luxure, memento mori, provocation
Ce recueil est structuré et se compose de 6 sections. Ce poème est notamment extrait de la section spleen et idéal et décrit la promenade d'un couple interrompue par une vision d'horreur ; un cadavre en décomposition.
En quoi Baudelaire cherche-t-il ici à extraire l'or de la boue, la beauté du mal ?
[...] Association de l'Eros (désir amoureux) et thanatos (la pulsion de mort) : cf fin du poème « la vermine qui vous mangera de baisers ». De la description réaliste à une vision hallucinatoire de la charogne Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; Le soleil comme le poète ne fait pas de distinction sur l'objet de son action (cf. [...]
[...] Je poursuis avec les deux dernières strophes qui constituent une hypotypose : description vivante et saisissante du corps en décomposition. Mouches, larves vermine) sont convoquées pour un spectacle ignoble. Rejet au vers 19 des larves, rappelant les larves rejetées du cadavre Tonalité épique à travers l'emploi du pluriel ou de termes collectifs à travers le vocabulaire du guerrier « noirs bataillons », à travers les verbes de mouvements : sortaient, coulaient, descendait, montait s'élançait, Le mouvement se traduit aussi au niveau phonique aussi avec les assonances en de l'imparfait Juxtaposition descendait, montait : imite le flux et le reflux marin. [...]
[...] Les Fleurs du mal, Une Charogne - Charles Baudelaire (1857) - En quoi Baudelaire cherche-t-il à extraire l'or de la boue, la beauté du mal ? Ce recueil est structuré et se compose de 6 sections. Ce poème est notamment extrait de la section spleen et idéal et décrit la promenade d'un couple interrompue par une vision d'horreur ; un cadavre en décomposition. En quoi Baudelaire cherche-t-il ici à extraire l'or de la boue, la beauté du mal ? Détournement du motif amoureux, de la promenade romantique Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Baudelaire présente à travers la première strophe un cadre bucolique qui laisse penser à une expérience commune au couple, qu'on peut voir à l'usage du terme sentier traduisant une allée étroite. [...]
[...] Décalage entre l'immobilité de la mort/mouvement de la vie On retrouve le motif baroque de la métamorphose, de l'instabilité Le cadavre en décomposition semble reprendre vie, ressusciter : « ces vivants haillons » « vivait en se multipliant » « enflé d'un souffle vague » : anime le corps, donne du souffle, donne la vie à cette charogne Vers 23 : "on eût dit" : subjonctif plus que parfait à valeur d'irréel : vision hallucinatoire Baudelaire s'inscrit dans une tradition poétique, celle de Ronsard et du memento mori (souviens-toi que tu vas mourir). Il le fait toutefois ici avec provocation. Il accomplit parfaitement son programme poétique qui est d'extraire la beauté du mal et tirer l'éternel du transitoire. [...]
[...] Comparaison avec « comme une fleur s'épanouir » : référence explicite au titre du recueil « Les Fleurs du mal ». Il s'agit d'extraire la beauté du mal, la poésie de la laideur et de l'abject. Description visuelle mais aussi olfactive insoutenable pour la femme aimée qui va presque s'évanouir. Les rimes significatives s'épanouir/évanouir : la charogne (la mort, le laid, le mal) l'emporte sur la femme aimée qui réapparaît avec la seconde personne du pluriel mais pour mieux disparaître avec le verbe « s'évanouir ». [...]
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