Les Fleurs du mal, Baudelaire, poésie, bien et mal, fatalité, malédiction, vices, nature humaine, laideur, diable, femme
Le mal : une question centrale du recueil. On aurait tort d'y voir une ornementation, une coquetterie d'artiste ou de poète, ou, en un mot, un calcul ou une fabrication. La question du mal est essentielle à la pensée de Baudelaire, fortement influencée par deux auteurs eux-mêmes « maudits » en lesquels il reconnaissait des frères : Joseph de Maistre et Edgar Allan Poe.
[...] Le Mal c'est donc celui d'une société en proie au vice que le Poète ne condamne pas, mais observe, avec des sentiments ambivalents. Enfin le mal dans le recueil est aussi et surtout le mal du poète. Fatalité, malédiction (voir « Bénédiction » ou « Le Guignon c'est à la fois un mal existentiel, à l'image de l'Humanité « De profundis clamavi » et un mal intérieur : « L'Ennemi », « L'Heautontimoroumenos », fait de cruauté, de dégoût, de nostalgie ou de remords : « L'irréparable ». [...]
[...] Elles provoquent la douleur et appellent le Poète au sadisme voire au meurtre. L'amour est vécu à chaque fois comme une tragédie intime dont le Poète ne ressort jamais indemne. Les paradis artificiels, évoqués dans le recueil sont également des tentations diaboliques dans la mesure où ils apportent un apaisement relatif et bref mais finalement n'ôtent pas au poète sa douleur. Le Spleen hante le recueil comme une malédiction propre au poète : il lui consacre ainsi quatre poèmes dans « Spleen et Idéal » mais le Spleen envahit littéralement le recueil, tant la quête de « nouveau » en « ce monde ennuyé » semble impossible. [...]
[...] Le poème liminaire « Au lecteur » est particulièrement parlant à ce sujet. Voir également « L'Homme et la Mer », « Réversibilité », « L'Horloge ». La cruauté inhérente à l'Homme apparaît également dans le recueil : « Bénédiction », « L'Albatros » par exemple. Ce mal inhérent à la condition humaine incite le poète à la Révolte « Les Litanies de Satan » et à une profonde désillusion « Le Voyage Vies et vices modernes : De plus chez Baudelaire, si l'homme est naturellement gouverné par le mal, la modernité et la vie urbaine ont leur part dans ce lot de misères et de désastres. [...]
[...] De fait, s'éloignant des azurs et de la nature triomphante romantique, il renouvelle entièrement la poésie, la fait coller à son époque, la modernise en même temps qu'il lui donne une portée universelle. En effet il évoque aussi bien le Mal du Paris moderne, ses maisons de jeux, ses prostituées, ses pauvres alcoolisés, sa débauche, ses vieilles et ses vieillards, ses transformations et ses fumées noires, que la condition humaine dans son ensemble : le Temps, la Mort, l'Ennui, ce qui confère à sa poésie une forte dimension à la fois religieuse et philosophique. [...]
[...] C'est à cette dernière que doivent être rapportées les amours pour les femmes et les conversations intimes avec les animaux, chiens, chats, etc., Les joies qui dérivent de ces deux amours sont adaptées à la nature de ces deux amours. ». En quoi le Mal est-il un thème fondamental du recueil ? Quelle est l'importance du mal dans le recueil ? Une humanité gouvernée par le mal Le titre du recueil, des sections, les projets de Préface, tout nous indique que pour Baudelaire (comme pour Joseph de Maistre), c'est le mal qui gouverne le monde. Nous allons voir dans cet axe comme cela se manifeste dans le recueil. [...]
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