La rencontre est liée au hasard dans l'extrait concernant le duc et à un entretien professionnel dans le cas de Cidrolin. Malgré tout un effet de surprise est présent dans les deux cas. Cette rencontre a donc à l'origine une cause assez matérielle : la faim pour le duc et la recherche d'une employée chez Cidrolin. Dans les deux cas, cette rencontre est marquée par le décalage social : le père de Russule est un serf (paysan) du duc et Cidrolin se positionne en employeur. La rencontre dans les deux cas semble évoluer vers une rencontre sentimentale, dans l'extrait de Cidrolin jeu sur le double sens du verbe balader au sens de promener, mais aussi de mener en bateau. Du côté de Russule sait déjà ce qu'il semble se passer : si le duc essaie par son statut de jouer de son autorité, il est vite mené en bateau. Les connotations sensuelles sont plus présentes dans l'extrait du duc, les évènements évoluent très vite entre ces deux personnages, les allusions sensuelles se multiplient, le dénouement du chapitre laisse entendre entre les deux personnages une évolution rapide, le terme « jouer » à une signification sexuelle ; leur relation sentimentale s'officialise dans le dénouement du deuxième extrait réintroduisant le personnage de Russule en position de duchesse, épouse du duc d'Auge. L'appellation affectueuse répétée par Russule « noble époux » renvoie à cette officialisation.
[...] On repèrera l'opposition dans la construction du tempérament, le duc provoquant les évènements et Cidrolin se limitant à une position d'observateur. De plus le duc se caractérise comme colérique, violent et impulsif, Cidrolin est beaucoup plus placide, laissant rapidement Lalix décider de l'évolution de la conversation, il fait preuve d'une certaine souplesse d'esprit. La fille du bucheron et son double la future employée Leur identité demeure inconnue, elles semblent toutes les deux jeunes. L'appellation de pucelle ligne renvoie à la fille du bucheron et la périphrase la silhouette féminine complétée par une valise est remplacée à la fin de l'extrait par la jeune fille majeure Elles se caractérisent toutes les deux par la répartie, leur capacité à ne pas se laisser intimider. [...]
[...] Le travail sur les registres de texte Deux saynètes à part entière sont ici constituées, selon un registre lyrique, merveilleux dans le premier extrait, et réaliste dans le deuxième. Le registre comique repose sur les évènements et tire le récit du côté de la farce, mais inversement la farce ne demeure jamais totalement en place. Conclusion : Ces deux extraits se rejoignent par le retour à l'époque du duc à la fin du deuxième extrait. On relève une inventivité sur le langage qui convoque aussi bien le jeu sur les registres que sur les formes de discours. [...]
[...] L'appellation affectueuse répétée par Russule noble époux renvoie à cette officialisation. La demeure, l'intérieur domestique Dans les deux cas, nous avons un personnage seul qui accepte difficilement l'introduction du second. Les positions sont inversées : dans le premier extrait Russule est comme maîtresse des lieux, elle marque son emprise sur les lieux et les évènements en détruisant le repas du duc, dans le cas de la péniche de Cidrolin, de la même façon mise à part que le propriétaire est le personnage masculin, il est bien conscient de la situation difficile de la jeune femme, mais il n'intervient pas pour la soulager, il ne fait pas beaucoup d'efforts pour l'accueillir. [...]
[...] Ils parviennent finalement à connaitre leur identité, mais celle-ci reste secrète pour le lecteur. C'est d'ailleurs uniquement par déduction que celui-ci relie la fille du bucheron à Russule. Les rapprochements entre les personnages Le duc d'Auge et son double Cidrolin L'un appartient au Moyen Âge (anachronisme avec la chanson qui date des révolutions et qui est donc une prolepse par rapport à la scène de l'autre époque), l'autre appartient au 20e siècle. Les deux personnages se construisent tous les deux en position de supériorité. [...]
[...] Le travail sur l'écriture Deux récits en parallèle et de structure assez semblable Il s'agit de deux récits de rencontre avec narrateur externe, avec le présent de l'indicatif comme temps de référence. C'est le récit contemporain qui fait des incursions avec le passé simple, prenant une tournure plus littéraire. Le récit est largement mis en retrait par rapport au dialogue, les répliques se succèdent rapidement. Le dialogue dynamise la scène et fait progresser les évènements. Les répliques sont plus développées dans l'entretien de Cidrolin et Lalix que dans la rencontre entre le duc et la jeune fille où les répliques peuvent être lapidaires. [...]
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