En 1857, Gustave Flaubert (1821-1880), grand romancier français du 19e siècle, publie Madame Bovary. Ce roman relate la vie d'Emma Bovary, une jeune femme mariée à un médecin dont le quotidien est marqué par un profond ennui auquel elle tente d'y échapper pour vivre ses rêves romantiques de petite fille. Flaubert, avec ce roman, sera jugé pour "outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs". L'extrait étudié présente le portrait d'une vieille domestique que des bourgeois ont voulu récompenser au cours des Comices agricoles pour ses années de service. Comment cet extrait expose-t-il les caractéristiques du réalisme ? Tout d'abord, nous verrons que ce portrait réaliste refuse toute idéalisation, puis nous observerons le pathétique du portrait qui suscite l'émotion. Enfin nous étudierons la vision tragique de la société humaine.
Le portrait de la vieille femme reflète les réelles conditions de vie d'une domestique de cette époque. Dans un premier temps, Flaubert souligne l'indigence du personnage par ses vêtements. En effet, celle-ci se présente sur l'estrade vêtue de "pauvres vêtements" (l.2) : une camisole, des chaussures de bois grossières soulignées par l'emploi du nom "galoche" (l.3), un simple béguin, ainsi qu'un grand tablier bleu qui est le symbole de sa situation sociale, c'est-à-dire une servante. Ainsi cette-dernière ne semble pas posséder d'autres vêtements puisque même pour recevoir une récompense, elle ne quitte pas son tablier, son uniforme de travail.
En outre, nous constatons que le physique de la vieille femme est usé, éreinté non pas par la vieillesse mais par le travail. Non seulement son visage est marqué par la fatigue du travail que l'auteur souligne avec l'emploi de la métaphore "plus plissé de rides qu'une pomme de reinette flétrie" (l.5) mais encore l'auteur insiste sur ses mains. En effet celles-ci sont si abimées par son dur labeur qu'elle ne peut les fermer entièrement (...)
[...] Cette domestique entre autres, nettoyé des granges, fait la lessive, étendu le linge, s'est occupée d'animaux dans des conditions hygiéniques si déplorables que ses mains semblent être en permanence sales "quoiqu'elles fussent rincées d'eau claire" (l.9-10). C'est donc un personnage à la fois abusé, dont on profite et que l'on méprise. De cette façon le portrait peint de cette vieille servante est à la fois réaliste mais suscite également de la pitié. Le tableau dressé de la domestique est pathétique par son physique mais davantage par son comportement. [...]
[...] Enfin nous étudierons la vision tragique de la société humaine. COMMENTAIRE : Le portrait de la vieille femme reflète les réelles conditions de vie d'une domestique de cette époque. Dans un premier temps, Flaubert souligne l'indigence du personnage par ses vêtements. En effet, celle-ci se présente sur l'estrade vêtue de "pauvres vêtements" (l.2) : une camisole, des chaussures de bois grossières soulignées par l'emploi du nom "galoche" un simple béguin, ainsi qu'un grand tablier bleu qui est le symbole de sa situation sociale, c'est-à-dire une servante. [...]
[...] Néanmoins cet intérêt soudain pour la domestique ne durera qu'un court instant et celle-ci retombera dans l'oubli. Ainsi Flaubert veut souligner le caractère hypocrite des bourgeois et fait ainsi la satire de la société humaine. CONCLUSION : Ce texte a donc pour but de représenter sans artifices les circonstances réelles dans lesquelles vivent les domestiques. Qui plus est, grâce à la description d'un portrait à la fois réaliste et pathétique, Flaubert présente une vision tragique de la société humaine et fait la satire de celle-ci. [...]
[...] L'auteur souligne de cette façon la faiblesse et la vulnérabilité de la servante. De cette manière le lecteur éprouve de la compassion pour la pauvre domestique perdue au milieu de ces bourgeois qui lui sourient. Les inégalités sociales entre la domestique et les bourgeois sont bien marquées. En effet ces-derniers sont qualifiés par l'adjectif "épanouis" (l.21) dans la dernière phrase de l'extrait. Cet adjectif s'oppose au mal- être que ressent la domestique et les place donc au-dessus d'elle. En outre, la dernière phrase est une antithèse : les bourgeois épanouis sont opposés au "demi-siècle de servitude" (l.21) qui est une métonymie faisant référence au nombre d'années de travail de la domestique. [...]
[...] En effet, cette soubrette est mise en valeur sur une estrade néanmoins son visage reste impassible. L'expression de sa figure est comparée à "quelque chose d'une rigidité monacale" (l.12), son regard qualifié par l'adjectif "pâle" (l.14) est vide, dénué de tout sentiments. De plus, cette vieille femme s'est ancré dans un mutisme et un calme comparé à ceux des animaux "elle leur avais pris leur mutisme et leur placidité" (l.15). Ainsi la domestique n'est pas considérée comme un être humain mais plutôt comme un animal que l'on expose en public. [...]
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