Ce texte, extrait du chapitre 7 de Madame Bovary de Gustave Flaubert, exalte les désirs frustrés que n'a pu saisir Emma Bovary, petite bourgeoise mariée à un docteur, Charles Bovary. Se réfugiant ainsi dans son imaginaire, Emma est placée sous la destinée du rêve, de l'ennui et de l'échec. Cet état d'esprit est cependant l'occasion d'une analyse psychologique de l'héroïne, victime de son romantisme et de ses illusions. Cette situation permet à Flaubert l'entreprise d'une narration propre au réalisme.
Trois axes directeurs pourront guider notre approche : le monologue d'Emma, une argumentation satirique et parodique, d'Emma Bovary au bovarysme (...)
[...] Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particulière au sol et qui pousse mal tout autre part. Que ne pouvait-elle s'accouder sur le balcon des chalets suisses ou enfermer sa tristesse dans un cottage écossais, avec un mari vêtu d'un habit de velours noir à longues basques, et qui porte des bottes molles, un chapeau pointu et des manchettes! Peut-être aurait-elle souhaité faire à quelqu'un la confidence de toutes ces choses. [...]
[...] Ce bovarysme n'est pourtant pas le seul problème d'Emma car il devient un symptôme de modernité. Ce mal est essentiellement moderne car il manifeste tout d'abord la faillite des idéaux romantiques (vivre des grandes passions, plier le monde à sa volonté). Il témoigne ensuite de la condition de la femme au 19e siècle, dominée, frustrée, condamnée au paraître de la désillusion. Le bovarysme révèle enfin un processus de déshumanisation dans un monde de petits bourgeois pétris d'égoïsme et de bêtise que l'héroïne d Flaubert tente en vain de fuir. [...]
[...] Emma pense à partir du discours des autres on lui disait De plus Flaubert dénonce un hiatus sur ce quoi elle s'attendait et ce qu'elle a véritablement vécu (à l'aide des modalisateurs). Ce passage est également l'imitation (dans un genre satirique) d'un genre littéraire, le romantisme. Flaubert reprend quelques principaux éléments en les exagérant ou bien en les critiquant de façon décalée avec des expressions grotesques : le balcon des chalets suisses (ce qui est grotesque puisqu'on peut s'accouder sur le balcon d'un chalet suisse et non de plusieurs), les plus suaves prouesses (antéposition, construction non-terminée ce qui est également grotesque). [...]
[...] Le modalisateur peut-être fait également intervenir sur la prise de position de l'auteur mais d'un autre côté rejoint le discours d'Emma avec l'indétermination lexicale de toutes ces choses qui mime l'impossibilité du personnage à nommer ce qu'elle éprouve. C'est ce qu'exprime ensuite l'interrogation rhétorique à l'indirect libre, puis le commentaire narratif qui clôt le passage. Le récit se fond ainsi dans la parole d'Emma et ses désirs se résorbent dans l'expression de la sensation, des regrets, du doute, de l'irréel ; d'autre part ce monologue confondu avec la parole de l'auteur renforcent la tentation d'un projet ironique, mais aussi satirique et parodique. [...]
[...] Commentaire Ce texte, extrait du chapitre 7 de Madame Bovary de Gustave Flaubert, exalte les désirs frustrés que n'a pu saisir Emma Bovary, petite bourgeoise mariée à un docteur, Charles Bovary. Se réfugiant ainsi dans son imaginaire, Emma est placée sous la destinée du rêve, de l'ennui et de l'échec. Cet état d'esprit est cependant l'occasion d'une analyse psychologique de l'héroïne, victime de son romantisme et de ses illusions. Cette situation permet à Flaubert l'entreprise d'une narration propre au réalisme. Trois axes directeurs pourront guider notre approche : le monologue d'Emma, une argumentation satirique et parodique, d'Emma Bovary au bovarysme. [...]
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