Gustave Flaubert, Madame Bovary, commentaire du rêve d'Emma

Résumé du document

Gustave Flaubert, célèbre auteur français réaliste, publia en 1857 son premier roman, Madame Bovary, relatant la vie de la jeune Emma, qui s'abandonne à la passion amoureuse afin d'échapper au prosaïsme du quotidien avec son mari. Ce texte, situé à la deuxième partie du roman et dans le chapitre douze, nous fait part des pensées d'Emma, rêvant d'un monde imaginaire dans lequel elle pourrait fuir avec son amant, Rodolphe, alors que son mari s'assoupit.

En quoi ces songes qui traversent l'esprit d'Emma traduisent ils son désir de fuite du domicile conjugal avec son amant ? En effet, le voyage d'Emma au Pays des Merveilles ; que nous étudierons tout d'abord ; est causé par son désir de fuite avec son amant et d'oubli de la réalité, sur lequel nous prêterons attention ensuite. Enfin, nous explorerons l'envers du décor, à savoir l'adultère dont est victime Charles, le mari d'Emma, ainsi que le sentiment d'habitude éprouvé par Emma, qui petit à petit se lasse aussi de ses amants (...)

Extraits

[...] De plus, l'emploi de ils est supprimé et laisse place petit à petit à on indéfini, permettant au lecteur de introduire dans cette aventure. Ainsi, Flaubert décrit les lieux imaginés par Emma de façon très riche, pertinente, et c'est ainsi que le lecteur se plonge dans l'histoire et voyage avec les personnages. Remontons maintenant aux origines de cette rêverie. Madame Bovary est un roman racontant la vie d'Emma qui veut échapper à la morosité de son cadre de vie et à l'ennui du mariage, elle trompe alors Charles, son mari à plusieurs reprises. [...]

[...] Il est transporté lui aussi dans le voyage d'Emma et son amant. De plus on retrouve une symétrie entre la partie visuelle et la partie auditive : un verbe sensitif est suivi d'une accumulation qui est suivie d'une phrase donnant des précisions sur un détail de la ville. La vue égale alors l'ouïe, les sens sont stimulés de la même manière et en même temps, ce qui donne de la richesse et de l'ampleur au tableau. Le lecteur participe donc de toutes les manières possibles à ce voyage qui a la particularité d'être éternel et infini. [...]

[...] On retrouve bien sur d'autres phrases comme celle-ci, qui concoure au même effet, qui s'étend des lignes 9 à 11 : On entendait sonner des cloches, hennir des mulets, avec le murmure des guitares et le bruit des fontaines, dont la vapeur s'envolant rafraichissait des tas de fruits, disposés en pyramides au pied des statues pales qui souriaient sous les jets d'eau. Cette phrase complexe contient un grand nombre de propositions, et est articulée de nombreux mots de liaisons tel des prépositions, des conjonctions. Il y a en effet cinq propositions de différents types, comme une principale ou bien encore une relative. Notons que ce procédé est utilisé dans d'autres phrases. La ponctuation des phrases contribue à leur richesse, par exemple, la phrase des lignes 9 à 11 contient quatre virgules. [...]

[...] Néanmoins, la rêverie et Rodolphe n'est pas ce qui lui fera oublier la réalité, puisqu'elle va se lasser de Rodolphe et quitter ce monde imaginaire pour ce même motif. Les songes qui traversent l'esprit d'Emma traduisent son désir de fuite, elle imagine un monde imaginaire contraire à la réalité et somptueux, car elle se lasse de son mari, devenu personnage secondaire. Des procédés mettent en valeur des mouvements de fuite, loin du domicile conjugal. D'autres procédés traduisent la monotonie de la vie d'Emma qui la pousse à fuir son mari qu'elle trompe, puis son amant. [...]

[...] Ce procédé rend compte de la morosité et de la monotonie de la vie d'Emma qui s'ennuie de son mari. Son manque d'amour pour lui est clairement exprimé au niveau de la ponctuation de la première ligne tandis qu'il s'assoupissait à ses cotés, elle se réveillait en d'autres rêves Charles et Emma, leurs actions sont séparés par la virgule, ce qui reflète la distance qui oppose spirituellement Emma de son mari. Le même procédé est observé ici, Emma ne dormait as, elle faisait semblant d'être endormie ainsi, on passe de ce que croit Charles à ce que Emma fait vraiment. [...]