Analyse succinct de la lettre de Rodolphe adressée à Emma Bovary dans Madame Bovary de Gustave Flaubert.
[...] Il termine sa lettre qui lui parut bonne par la signature Votre ami Nous pouvons dès lors montrer que le personnage de Rodolphe est totalement hypocrite dans la mesure où il rédige la lettre destinée à Emma en direct c'est-à-dire que la lettre est progressivement en train de s'écrire lorsque nous, lecteurs, percevons ses propos et ses pensées. Il commence par Du courage, Emma ! du courage ! Je ne veux pas faire le malheur de votre existence Il est courteois mais complètement hypocrite. D'après ce texte, le narrateur veut nous montrer un personnage apparaissant comme un calculateur, étudiant minutieusement la réponse qu'il veut donner à sa lectrice, en l'occurrence ici Emma. [...]
[...] Rodolphe veut écrire pour plaire. Il s'inspire certainement de romans romantiques de son époque pour paraître davantage crédible mais nous, lecteurs, nous comprenons qu'en réalité sa personnalité ne s'apparente guère à l'esprit romantique. Le lecteur a la possibilité de découvrir aisément la perfigie de ce personnage en comparant ses deux formes de discours. L'ironie vient du mélange du lyrisme (la tristesse qu'il veut rendre) et de son hypocrisie dans son monologue intérieur. Rodolphe semble plus misérable que crédible, plus minable que romantique, puisqu'il emprunte à plusieurs styles et le fait très mal, dans la mesure où il ne sait jamais quoi dire dans sa lettre. [...]
[...] En outre, il écrit clairement qu'il reviendra plus tard, en quelque sorte, qu'il sera à nouveau dans la vie d'Emma mais on comprend qu'il n'a pas du tout envie de la revoir. Il ment ; il a un côté cynique qui rappelle quelque peu la personnalité de Valmont dans les Liaisons Dangereuses. En effet, l'extrait est ponctué par quelques commentaires assez déplacés. Il ose même rajouter à la fin afin d'éviter la tentation de vous revoir : il considère les femmes comme des objets qu'il peut prendre et jeter facilement en raison de leur naïveté. Enfin, nous pouvons constater que son argumentation est de mauvaise foi. [...]
[...] Son discours dévoile certaines marques de l'oralité, notamment par ses commentaires réguliers qui morcèlent en quelque sorte la lettre. Je n'en sais rien, je suis fou ! ainsi que toutes les répétitions évidentes comme Emma mettent en relief la lourdeur de son style. Il n'est pas très doué pour écrire quelque chose de crédible, ce qui le ridiculise complètement, d'autant plus qu'il ne se rend pas compte de cela. Sa lettre lui parut bonne souligne le fait qu'il n'a aucun sens critique. De plus, il apparaît comme manquant de cohérence dans ses idées. [...]
[...] En premier lieu, nous pouvons constater qu'il a beaucoup de difficultés rédactionnelles. Il se donne une certaine motivation avec le commençons ! initial mais on s'aperçoit très vite qu'il cherche ses mots, qu'il ne sait pas encore ce qu'il va écrire au moment même où il commence à poser son stylo sur le papier. Comment vais-je signer maintenant ? est une preuve de son incapacité à assumer ses propos. Il semble douter : Elle va peut-être croire que j'y renonce Votre tout dévoué Non. [...]
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