Il faut resituer le passage. Emma est une jeune femme perdue dans une vie dissolue. Elle se trouve dans la spirale infernale de l'endettement et de l'adultère. Les évènements s'accélèrent et se précipitent pour appuyer le côté dramatique. Emma est traquée par le personnage Lheureux qui lui réclame de l'argent. C'est là qu'intervient le suicide du personnage. Une Emma abandonnée, elle hume et avale de l'arsenic. Tout cela sous le regard de Justin (seul être à l'aimer). Cette scène se passe dans la pharmacie d'Homais. Ce passage prend place au début de la longue agonie d'Emma.
On a un système de temps très important composé de trois plans :
. Le passé simple : il dessine la trame de l'évènement, les faits et gestes et le réveil d'Emma. Il est principalement employé pour les comptes rendus des douleurs d'Emma.
. L'imparfait : les imparfaits utilisés sont l'imparfait d'état et l'imparfait de durée, ils sont employés pour les sensations d'Emma et marquent directement le trajet du poison.
. Le présent : il est employé dans les paroles des personnages, il constitue les brèves constatations et les impératifs qui demandent une urgence.
La série d'interrogations marque l'angoisse de Charles face à la situation. Il s'agira donc de montrer l'agonie et l'action du poison dans le corps d'Emma, qui sont représentés simultanément de l'intérieur et de l'extérieur. On a une mise en scène quasi théâtrale de la mort d'Emma à travers un double filtre intérieur/extérieur.
I. Le spectacle de l'agonie : les deux regards
On constate la présence insistante des regards. On a la présence du champ lexical de la vue "elle s'épiait" ; "Charles observa" ; "elle entrevit". Emma est tournée vers elle-même parce qu'elle assiste à la progression du poison. Mais la scène est aussi racontée simultanément du dehors à travers le regard angoissé de Charles (...)
[...] Le gout de l'arsenic de Madame BOVARY de Flaubert Introduction : Il faut resituer le passage. Emma est une jeune femme perdue dans une vie dissolue. Elle se trouve dans la spirale infernale de l'endettement et de l'adultère. Les évènements s'accélèrent et se précipitent pour appuyer le côté dramatique. Emma est traquée par le personnage Lheureux qui lui réclame de l'argent. C'est là qu'intervient le suicide du personnage. Une Emma abandonnée, elle hume et avale de l'arsenic. Tout cela sous le regard de Justin (seul être à l'aimer). [...]
[...] Il reste hébété devant la convulsion de son épouse. Ce personnage est submergé par l'émotion, on le voit avec l'adjectif extraordinaire Il est passé à côté de la vie et de sa femme. II. La représentation d'une mort triviale (réalisme) La présence insistante du corps et des maux Ici, on a une mort complètement romantique et dénudée. Flaubert écarte toute idéalisation de la mort. On a une volonté de la part de Flaubert de rompre avec le romantisme et d'aller vers le réalisme. [...]
[...] Il est train d'écrire la mort de son héroïne avec de l'encre. Il ressentait les mêmes émotions qu'Emma (nausées, agonisassions, Finalement en rejetant l'encre, Emma rejette toute la mauvaise littérature qu'elle a avalée et qui l'a détruite. D'ailleurs, on a l'image du dégoût aux lignes 28-29. Dans la désignation de la mort, Flaubert évite toute image du pathétique car dans les propositions de la fin, le style haché et simple multiplie des termes indéterminés. Le caractère de la scène est terrible car il ne s'est pas laissé aller vers le pathétique. [...]
[...] Ce passage s'ouvre sur son réveil, donc au retour à la conscience. Elle reprend conscience de son état. On note des perceptions internes au personnage notamment avec le gout de l'arsenic aux lignes 1 et 11. On remarque aussi au passage que Flaubert fait de l'action le sujet du verbe avec l'action persistante du poison. Le poison est alors le sujet. On a une sorte de regard intérieur qui montre qu'Emma semble extrêmement attentive à ce qui se passe en elle à la ligne 3. [...]
[...] Pourtant elle est plus consacrée au travail interne qu'à l'extérieure. C'est la voix intérieure d'Emma qui prime et est silencieuse. On devine cette voix intérieure off qui commande les actes et sensations. A travers les exclamations, elle nous fait part de ces angoisses et émotions. A la ligne elle s'adresse au lecteur. Cela ressemble à un aparté comme au théâtre. Puis elle chuchote, crie et se tait à jamais. Elle ne maitrise plus rien. On a toutes les formes de parole. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture