L'opposition est soulignée par la conjonction de coordination « at » au début du §65 et par le traitement même des portraits : long développement du portrait de Thorius Balbus dans
une description qui procède par accumulations ; resserrement efficace du portrait en action de Régulus (...)
[...] Un discours à vocation universelle Cicéron s'adresse à L. M. Torquatus (cf. le tu de la ligne et à travers lui à tous les épicuriens (cf. le vos de la ligne 18 et le vestra de la ligne mais ce texte vaut, au-delà, pour tout lecteur. De même, Balbus et Regulus sont des archétypes de l'épicurien et du stoïcien : Cicéron ne fait pas l'éloge de l'un et le blâme de l'autre comme une fin en soi, mais s'en sert dans le sens d'une argumentation à la gloire du stoïcisme. [...]
[...] le champ lexical du plaisir et les quatre occurrences de voluptas le refus de la superstition, l'absence de crainte de la mort, la fuite de la douleur. La double référence à Épicure confirme cette inscription par Cicéron de la vie de Balbus dans la lignée d'Épicure. Mais l'investissement politique de Balbus (il se fait tuer pour la république : ob rem republicam la grande popularité de cet homme et l'écart avec la distinction des désirs d'Épicure introduisent des différences avec le modèle épicurien. [...]
[...] les consécutives des phrases du premier qui portent les valeurs épicuriennes à un degré exemplaire.) et l'habileté de Cicéron consiste ici à s'abstenir de toute expression péjorative dans son portrait de Balbus, qui, de prime abord, sonne comme un éloge, grâce à des expressions mélioratives : intellegens non superstitiosus non timidus ad mortem (l.6). Avec les expressions tam exquisita voluptas et ejus generis intellegens au début du texte, Cicéron souligne que Balbus met son intelligence au service du raffinement. Mais l'éloge apparent s'inverse en blâme dans la dernière phrase du §64. Dans le partie dévolue à Regulus, Cicéron parle clairement de Balbus comme isti vestro beato expression très péjorative, et emploie aussi une apposition très critique dans la dernière phrase, comite levitatis pour discréditer les occupations épicuriennes. [...]
[...] CONCLUSION : Cet éloge du stoïcien Marcus Regulus n'est pas innocent : c'est un homme politique comme lui dont Cicéron fait l'éloge. [...]
[...] Il usait du vin, à la fois pour son plaisir et de façon à ne pas se faire de mal. Il s'adonnait à toutes les autres jouissances sans lesquelles Épicure prétend ne pas pouvoir se faire une idée de ce qu'est le bien. Il n'avait aucune espèce de douleur ; au reste, si quelqu'une lui fût survenue, il l'eût supportée sans faiblesse et eût d'ailleurs recouru à des médecins plutôt qu'à des philosophes. Un teint magnifique, une santé sans accrocs, une grande popularité, bref une existence remplie de toutes sortes de plaisirs ! [...]
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