Fin de partie, Samuel Beckett, création littéraire, parodie, dérision
Hamm fait une tirade narrative car il raconte son roman autobiographique. Nagg et Clov communiquent par courtes répliques.
Le grand nombre de didascalies internes est une indication sur le changement de tons : Nagg est sur le rebord de la poubelle, il joint les mains. Hamm doit faire un discours haché (pauses d'inspiration). Enfin, Clov a une démarche calme, différent de son habitude.
Le texte traite d'un sujet sérieux : la métaphysique « Y a-t-il une vie après la mort ? ».
A la page 74, la séquence s'achève comme chez Molière dans l'Avare par un effet comique alors que le sujet est grave.
[...] Elle est entendue par deux auditeurs : Nagg dans sa poubelle et Clov qui sort de sa cuisine. On constate que ce récit oral comporte un certain nombre de remarques élogieuses sur le talent d'écrivain de Hamm. A la page 70, il répète Joli ça ! deux fois, il se félicite ça c'est du français il reconnait que son style pourrait être remanié un peu faible ça Depuis la page 69 on retrouve les différentes strates de son récit sous la forme d'un leitmotiv il faisait ce jour-là page 69, il faisait ce jour-là, je m'en souviens page 70, il faisait ce jour-là, je me rappelle Ces trois répliques sont suivies d'une modification de la température ( vent cinglant, temps sec). [...]
[...] Il était venu pour demander du pain, recueillir son fils, lui donner un emploi. Hamm a finalement accepté Clov. Hamm est un personnage ambigu qui semble aider les gens mais prend un plaisir sadique à humilier les gens. Ce passage aborde la création qu'est-ce qu'être un créateur ? Il parle du métier de romancier or Beckett, pendant 10 ans a écrit des romans. Pour raconter, Hamm demande le silence, un public (Clov, en auditeur silencieux et Nagg qui attend sa dragée, c'est un auditeur forcé par ce chantage). [...]
[...] Le mépris continue, le personnage est traité de gueux à la page 71. L'objet de cette rencontre est une demande de pain. Hamm se donne le bon rôle page 71, il est celui qui écoute, donne du blé, et même donner à son enfant une bonne bouillie Déjà Hamm, comme au début de la pièce, se plaint de souffrir physiquement de rhumatismes. A la page 72, il commence par refuser l'enfant car il croit que sa mort est imminente je n'en ai plus pour longtemps Autre étape de ce récit : hypothèse de prendre le gueux à son service. [...]
[...] Cette esthétique donne à entendre les commentaires de l'écrivain qui se félicite joli ça ! ça c'est du français un peu faible ça Il a montré qu'il existe une esthétique de la simplicité, du banal, fondée sur des registres courants, familiers, vulgaires, et sur des jeux de mots. Beckett pratique la mise en abyme de l'écrivain, de son écriture, de ses ficelles de ses manies. Ces mises en abymes ont pour fonction de comprendre que la création théâtrale, littéraire, ne sert pas à respecter les conventions, à faire du beau, mais à occuper le silence, la solitude, la peur de la mort de quatre personnages. [...]
[...] Beckett montre que la lecture n'est pas un acte naturel. Hamm dit qu'il active un muscle pour réfléchir. Les fontanelles, ramènent aux fontaines : elles déversent des histoires (il emploie un vocabulaire physiologique : veine, artère). Un écrivain a donc un rituel, un dispositif, toujours le même (silence, parole, muscle, Beckett nous donne à voir un écrivain aveugle (situation insolite, déroutante) il nous montre un écrivain qui va oraliser ce qu'il invente. Pour cela il doit varier le ton. Il est en train de se raconter à lui-même son histoire (ton normal) et le ton de narrateur sur la clarté de l'élocution et l'utilisation des temps sont les qualités de l'acteur. [...]
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