Dans "Fin de partie" de Samuel Beckett, pièce écrite en langue française et représentée pour la première fois à Londres en 1957, le traitement de l'espace scénique rompt de manière considérable avec la tradition théâtrale. Semblable à d'autres dramaturges rassemblés sous la bannière du Nouveau théâtre, comme Eugène Ionesco ou Jean Genet, Beckett refuse en effet les conventions traditionnelles qui guidaient jusque-là l'organisation de la scène. Mais quel intérêt présente l'organisation de l'espace scénique dans "Fin de partie" ?
Les objets, s'ils n'abondent guère, possèdent en revanche une présence toute particulière, notamment en raison du dépouillement du décor ainsi que du nombre restreint des personnages. Le chien en peluche qui se retrouve au cœur de l'une des scènes de la pièce possède ce genre de présence. Mais quel intérêt présente cet objet précis ?
[...] D'ailleurs ce symbolisme n'échappe pas du tout à Clov lorsqu'il montre le chien en peluche à Hamm, Clov se dénommant alors de la même manière que la peluche : Tes chiens sont là dit-il à Hamm 55). En fabriquant le chien en peluche, Clov ne fait donc symboliquement que répéter d'une manière différente tous les gestes qu'il a accomplis jusqu'ici afin de satisfaire les caprices de Hamm. On ajoutera que le ruban qui est censé décorer le chien une fois terminé Tu n'as pas mis ruban [du chien] dit Hamm à Clov, page 56) fait inévitablement penser à un collier ou à une laisse, et devient donc le symbole de l'asservissement de Clov à Hamm. [...]
[...] Questions sur "Fin de partie" de Beckett : quel intérêt présente l'organisation de l'espace scénique ? Quel intérêt présente le chien en peluche de Hamm ? Questions 1. Dans Fin de partie de Samuel Beckett, quel intérêt présente l'organisation de l'espace scénique ? 2. Dans Fin de partie de Samuel Beckett, quel intérêt présente le chien en peluche de Hamm ? Corrigé de la question 1 Plan Introduction. Partie I : Le décor : son dépouillement, sa symétrie et ce qu'il tend à symboliser. [...]
[...] La peluche métaphorise enfin les relations dominant-dominé que partagent Hamm et Clov tout au long de la pièce de Beckett. [...]
[...] On notera enfin que le fait que Hamm ait absolument besoin de Clov pour connaître la couleur exacte du chien (Clov la lui révélant : HAMM. Il est blanc n'est-ce pas ? CLOV. Presque. p 55) métaphorise l'interpendance très étroite qui unit les deux personnages, Hamm ayant besoin de Clov pour savoir ce qui se passe aussi bien dans le monde extérieur qu'à l'intérieur de l'espace dans lequel ils vivent, et Clov ayant besoin de Hamm pour se nourrir (Hamm connaissant seul la combinaison qui ouvre le buffet) l'agressivité avec laquelle Clov répond aux questions de Hamm portant sur l'aspect du chien apparaissant en outre comme une forme de concentré de leur relation (les deux personnages ayant tendance à se haïr). [...]
[...] Le chien en peluche qui se retrouve au cœur de l'une des scènes de la pièce possède ce genre de présence. Mais quel intérêt présente cet objet précis ? Le chien en peluche qui fait son apparition au milieu de Fin de partie est une création personnelle de Clov destinée à être offerte à Hamm : HAMM. Mon chien est prêt ? CLOV. Il lui manque une patte. HAMM. Il est soyeux ? [...]
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