Diderot, Le fils naturel, littérature, morale, Traité de la Comédie, Nicole, pêché, vice, banalisation, critique de Boissy, lettres sur les spectacles, Rousseau, lettre à d'Alembert, Luigi Riccobini, de la réformation du théâtre, geste réformateur, Dorval à Constance, Les Entretiens, Béatrice Didier
A l'époque de Diderot il y a encore condamnation du théâtre car c'est un genre considéré comme immoral. Cette virulente condamnation se trouve un siècle avant chez Nicole dans son célèbre Traité de la Comédie (1667) où il déplore dès la préface que les gens de son siècle essaient d'allier théâtre et vertu « possédés par la passion du théâtre ».
Le théâtre est un vice qu'il faut fuir si on aspire à vivre en bon chrétien. Le théâtre revient à la banalisation et pire encore à l'esthétisation du pêché.
[...] (Article signé par Jaucourt, mais approuvé par Diderot). la vertu passe par l'expérience, la beauté, le plaisir. On retrouve cette insistance sur la vérité du cœur dont parle Constance dans son échange avec Dorval IV,3. Nécessité d'une grande humilité devant cette question. La vertu en question(s) Les Entretiens : que votre morale soit générale et forte , mais comme le souligne Béatrice Didier, on a bien du mal à saisir quelle est cette morale forte. La pièce insiste beaucoup sur la vertu, mais ce n'est pas un manuel de vertu. [...]
[...] Le fils naturel - Diderot (1757) - Littérature et morale De la condamnation du théâtre au siècle des Lumières L'héritage classique de la critique au théâtre : Pierre Nicole A l'époque de Diderot encore condamnation du théâtre, car genre immoral. Cette virulente condamnation se trouve un siècle avant chez Nicole dans son célèbre Traité de la Comédie (1667) où il déplore dès la préface que les gens de son siècle essaient d'allier théâtre et vertu possédés par la passion du théâtre . [...]
[...] Mais la vertu est vue comme profondément fragile, toujours assombrie par une mélancolie mystérieuse la vertu n'est pas incompatible avec une part d'ombre. Diderot est convaincu que la vraie paie, et quoi de plus vrai que de montrer une vertu toujours menacée et questionnée ? Diderot dans le fils naturel semble revendiquer le droit de parler de vertu au théâtre, de reconnaître sa complexité et sa simplicité. Il fait vivre dans sa pièce la vertu autrement : elle est détachée de considérations théologiques et ce n'est plus la chasse gardée de l'Église. [...]
[...] Une définition de la vertu ? Après que Dorval s'exclame que l'on parle beaucoup de vertu, Constance lui répond à propos de la vertu : malheur à celui qui ne lui a pas assez sacrifié pour la préférer à tout, ne vivre, ne respirer que par elle, s'enivrer de sa douce vapeur, et trouver la fin de ses jours dans cette ivresse . La vertu n'est pas un principe froid et vide, elle est revêtue de toute la dignité, la force de l'amour. [...]
[...] Mais cette esthétique de l'insincérité est fréquente au 18e, Diderot est probablement très sincère et entend émouvoir pour exciter la vertu. Mais il ne faut jamais perdre de vue la dimension ironique de la pensée et de l'art de Diderot. Cette pièce est très liée aux Entretiens où elle est rediscutée, repensée, parodiée, etc, par exemple Diderot refait par l'écriture les tableaux qu'il n'aimait pas spécialement, de ce fait l'œuvre fait signe vers l'inachevé, l'imparfait. Dans les Entretiens on trouve un élément important pour penser le lien entre vertu et théâtre : Dorval fait part de son rêve de fonder sur l'île de Lampedusa un petit peuple d'heureux où les comédiens seraient les prédicateurs . [...]
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