Fiction et diction, Gérard Génette, naïveté, écrit, critère de littérature, critique littéraire, littérature orale, procédés rythmiques, discours, modernité
"Écartons tout d'abord une première réponse qui se présente à la conscience naïve <...> : la spécificité du littéraire comme art serait celle de l'écrit contre l'oral, la littérature étant, conformément à l'étymologie, liée à l'état scriptural de la langue..."
Gérard Genette, à travers son ouvrage Fiction et diction publié en 1991, s'applique à donner une définition de la littérature tout en interrogeant le statut de celle-ci, les critères qui la caractérise, et enfin les aspects critiques voire anthropologiques des genres littéraires qui peuvent en découler.
[...] En effet, bien qu'à l'oral, ce type de littérature obéissait dès les premiers temps aux divers procédés rythmiques permettant d'offrir une diction convenant à une littérature transmise par la parole et non retranscrite sur un support écrit. De nombreux récits sont même issus et reprennent à l'écrit une littérature qui était à l'origine transmise par la parole. Par-là, nous pouvons donc admettre que l'écrit peut effectivement représenter en partie un critère de la littérature, mais il ne serait être pleinement juste sans évoquer en parallèle le critère de l'oral. [...]
[...] Fiction et diction - Gérard Génette (1991) - Est-il naïf de considérer l'écrit comme un critère de littérature ? « Écartons tout d'abord une première réponse qui se présente à la conscience naïve : la spécificité du littéraire comme art serait celle de l'écrit contre l'oral, la littérature étant, conformément à l'étymologie, liée à l'état scriptural de la langue » Gérard Genette, à travers son ouvrage Fiction et diction publié en 1991, s'applique à donner une définition de la littérature tout en interrogeant le statut de celle-ci, les critères qui la caractérise, et enfin les aspects critiques voire anthropologiques des genres littéraires qui peuvent en découler. [...]
[...] Par-là, nous pouvons faire référence aux discours faits dans le cadre des politiques actuelles, ou bien encore des pièces de théâtre encore jouées de nos jours, qui tout en se fondant sur un support écrit, relèvent avant tout d'un discours oral, faisant intervenir une littérature oratoire. En somme, face à cela, le fait de caractériser le critère de l'écrit pour le domaine de la littérature comme « naïf » est à la fois justifié, mais doit être selon moi nuancé. [...]
[...] Mais il paraît tout de même justifier, de choisir l'écrit comme un critère de la littérature. À l'origine le terme de « littérature », qui est issu du latin litteratura, prend tout d'abord un sens technique pour venir désigner une chose écrite. Face à cette définition datant du XIIe siècle, il est compréhensible que la part scripturaire de la littérature représente un aspect important dans sa définition. C'est un art faisant intervenir les mots. Cependant, la part d'oralité dans la définition de la littérature est aussi un pan majeur de cet art, qui doit être pris en compte comme critère. [...]
[...] Si les sociétés actuelles ont tendance à prévaloir une littérature écrite à travers des textes obéissants à divers styles et genres ; il ne faut pas manquer de faire état de la littérature qui s'emploie à l'oral. Nous l'avons vu : que ce soit dans les temps primitifs ou contemporains, la littérature orale représente une part importante des œuvres littéraires recensées de nos jours. Ainsi, choisir l'écrit comme un critère de la littérature n'est pas tout à fait faux, mais il ne peut être avancé sans l'évocation de l'aspect oratoire du domaine littéraire. [...]
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