Abandonné dans sa solitude, il pensait. Mais ses pensées se transformaient rapidement en souvenirs. Il se souvenait de son amie Kareen, de ses camarades de travail de la boulangerie de Shale City et de son enfance avec ses parents. Que devenaient tous ces gens ? Savaient-ils ce qui lui était arrivé ?
Johnny l'ignorait totalement. Il savait seulement qu'il devrait rester allongé sur un lit d'hôpital, dans le silence et la nuit éternels, pour longtemps.
Le jeune homme se mit alors à raisonner, à chercher à analyser la situation. Désormais, une seule chose importait : connaître son nouveau monde et survivre. Seul, il apprit à se repérer dans le temps. Ainsi, il conservait le seul lien qui le séparait du monde des vivants.
Quatre ans et demi après l'arrivée de Johnny dans l'hôpital, un mystérieux homme lui remit une décoration. Il savait maintenant qu'on ne l'avait pas oublié. Dès lors, il chercha un moyen de communication et utilisa le morse en frappant violemment sa tête contre l'oreiller. L'infirmière, inquiète, cherchait à comprendre. Elle convoqua des représentants des Autorités. L'un d'entre eux frappa sur le bras de Johnny la question "Que voulez-vous ?". Le jeune homme, heureux et excité, répondit alors qu'il voulait quitter cet hôpital, rejoindre un cirque pour ainsi montrer aux gens les réalités de la guerre. Malheureusement, ceux-ci refusèrent.
A nouveau seul, Johnny sombra dans l'oubli et le silence (...)
[...] Je continuerai à vivre tout en étant mort . (p.192). Lorsqu'enfin on lui demande ce qu'il veut, ses pensées sont désordonnées et il ne sait pas par où commencer. Ses sentiments refoulent ses pensées. Finalement, ce qu'il voulait ne peut lui être accordé. Désespéré, le jeune homme dénonce les autorités, l'armée. Il les accuse : . s'il faut pointer des canons et des fusils, s'il faut tirer des balles et tuer des hommes, ne comptez pas sur nous. Ce sera vous . [...]
[...] A chaque mutilation, Trumbo fait appel à des souvenirs de Johnny. Le jeune homme est sourd et se rappelle une conversation téléphonique entre son père et sa mère . et ta voix, ta voix, que c'était drôle d'entendre ta voix . (p.25). Johnny n'a plus de bras et se souvient de Kareen : Elle se tourne vers lui et lui jeta ses deux bras autour du cou . (p.46). Le parallélisme entre la découverte de son nouveau corps et ses souvenirs l'effraie. [...]
[...] ils pouvaient se payer le luxe de le faire les salauds . (p.162). La visite de ceux qui lui avaient donné une médaille lui a redonné confiance et espoir et il se met à chercher un moyen de communiquer avec l'extérieur : Une lueur commença à poindre au fond de son esprit. (p.163). Le morse. Dès lors Johnny frappa sa tête comme un forcené mais sans succès. Inquiètes, les infirmières ne le comprennent pas et lui injectent un puissant narcotique. [...]
[...] A nouveau seul, Johnny sombra dans l'oubli et le silence. II. Thème : Evolution des pensées de Johnny Trumbo a créé un personnage qui ne peut plus être appelé homme : un être sourd, aveugle, muet, sans bras, sans jambe . un tronc. Mais il pense et donc existe. Descartes affirmait par Je pense donc je suis que tout être qui pensait existait dans la société des hommes. Dans le monde de Johnny, il n'existe plus de choses matérielles et concrètes. [...]
[...] Il n'y a rien de noble dans le fait de mourir . On est mort monsieur et on est mort pour rien . (p.118). Johnny hait cette guerre et ceux qui la dirigent. Afin de ne pas sombrer dans l'inconscience et le sommeil, Johnny pense. Les pensées sont désordonnées, sans structure, sans lien, mais elles lui prouvent son existence : Une demi-lieue et une demi-lieue et ainsi de suite. Les six cents pénétraient dans la vallée de la mort. Et c'est tout. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture