Pour parvenir à donner une évocation distancée de la guerre, l'extrait va en rendre l'observation par un discours rapporté avant de souligner que, dans un premier temps, Jules n'a pas conscience de ce qui se passe.
.Le discours rapporté :
... c'est celui du champ de bataille (Quelle pagaille ! pensait Jules, ligne 1). La familiarité du terme pagaille ajoute alors à l'aspect novice de Jules (...)
[...] Il était devenu un soldat. Cela s'était fait en deux semaines. Il s'était configuré pour la guerre. Il y a un mot pour dire cela : Jules 15 s'était aguerri. Ensuite, il en avait pris conscience, ce qui voulait dire qu'il était à la fois opérationnel, volontaire, et désespéré. Au-dehors, il eût été difficile d'en déceler les manifestations tant demeurait intact son tempérament ouvert et aimable. Mais au- dedans, sa vision du monde s'était obscurcie, il avait découvert la raison d'État. [...]
[...] Alice Ferney, Dans la guerre (2003) ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Auteur contemporain, Alice Ferney a abordé plus volontiers les thèmes comme la féminité, la différence des sexes, la maternité et le sentiment amoureux. Mais aussi, alors qu'Alphonse Daudet a choisi le biais du conte, Victor Hugo celui de la poèsie et Jean Giono celui du pamphlet, Alice Ferney préfère parler de la guerre en rapportant une fiction mettant en scène des personnages qui pourraient être chacun de nous, facilitant ainsi l'identification du lecteur. [...]
[...] La prise de conscience. Ce n'est que dans un troisième temps qu'il prend conscience des paradoxes de cette guerre à laquelle il participe volontairement : Un grand changement (ligne il en avait pris conscience (ligne défendre la France (ligne 24). Une analyse personnelle - Les pensées intimes de Jules C'est à partir de cette prise de conscience que le texte avance certaines questions oratoires qui marquent le déchirement de Jules, simple soldat : Pouvait-on résoudre ce paradoxe ? réduire cette distorsion ? [...]
[...] Elle irait 20 construire un drame familial et une statistique nationale. Pouvait- on résoudre ce paradoxe ? réduire cette distorsion Qui s'en souciait ? On additionnait les morts, il s'en trouvait là-bas à Paris pour qui le nombre obtenu avait un sens. Jules comprenait qu'il ne devait compter que sur lui-même : il voulait défendre sa vie autant que défendre la France, et il protégerait Joseph avec lui, et Jean, s'il ne voulait entrer par le 25 nom ou par le cœur dans les listes funèbres. [...]
[...] Une gradation de l'horreur. Cette solitude s'accompagne de conditions effroyables, soulignées par le groupe ternaire percé, labouré, déchiqueté (ligne 12) qui renvoie à celui de l'engagement cité précédemment (opérationnel, volontaire, et désespéré). II- Une dénonciation de la guerre Un massacre - Une indication quantitative objective C'est d'abord par des notions chiffrées brutes que l'auteur entreprend de dénoncer la guerre, en insistant avec froideur sur l'importance des pertes qu'elle engendre : cent cinquante mille morts (ligne huit cents hommes sur les mille cinq cents qui le composaient (lignes 10-11). [...]
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