Echoué sur l'île de Calypso, Télémaque narre ses aventures à la nymphe qui espère le retenir sur son île. Situé au début de l'oeuvre. Télémaque décrit à la déesse son arrivée ainsi que celle de Mentor en Egypte où il observe le roi et la ville. La délégation de la parole au héros est l'occasion de partager ses émotions et de mieux connaître ses réactions face au pays découvert. Le lecteur apprend à appréhender le personnage de l'intérieur.
Le passage que nous allons étudier fait partie des nombreux portraits de rois que nous rencontrons tout au long de ce roman. A chaque monarque rencontré par le jeune héros, la description de l'organisation de la cité et les agissements royaux sont l'occasion de donner une leçon au duc de Bourgogne. Les rois fictifs servent alors de modèle ou d'anti-modèle au futur souverain. La fiction est un moyen d'allier le plaisir de la fable et les nécessités d'ordre didactique envers le futur souverain. Arrivés grâce aux Phéniciens en Egypte, le pays entrevu est l'occasion d'une description de la ville, de son organisation et de la façon de procéder du souverain. Leçon de choses, le séjour égyptien est l'occasion pour Mentor d'instruire son élève et de lui faire voir ce qu'il ne voit pas, poussé par son accablement. Les leçons portent leurs fruits dans la mesure où la page qui nous occupe est la découverte, sous un nouveau regard, de la ville de Thèbes, cité égyptienne royale. Le revers de fortune étant mis en valeur dans le premier livre, le second présente un modèle possible de gouvernement qui rend la cité prospère.
Tout d'abord, Mentor vante les mérites d'un roi, depuis le début jusqu'à "donnerait sa vie pour lui". Le professeur indique les vertus qui doivent diriger un roi de façon à ce qu'il gouverne mieux son peuple. Le héros constate ensuite les vertus du gouvernement de Sésostris à travers la campagne florissante observée. L'application des principes didactiques devient ainsi concrète. Télémaque qui est le narrateur principal précise alors à Calypso les étapes de son voyage : Memphis puis Thèbes depuis "je remarquais" jusqu'à "ce grand roi" (...)
[...] L'application des principes didactiques devient ainsi concrète. Télémaque qui est le narrateur principal précise alors à Calypso les étapes de son voyage : Memphis puis Thèbes depuis je remarquais jusqu'à ce grand roi Cette précision avant la description de la ville traversée est à destination de Calypso et du lecteur de façon indirecte pour mieux comprendre les étapes de son voyage. L'éloge de Mentor lui a ouvert alors les yeux et le jeune héros décrit la magnificence de la ville jusqu'à d'argent massif Après la ville, vient la description de la façon de procéder du roi, ce qui fait voir les liens entre le comportement du souverain et la prospérité de la ville. [...]
[...] Les paroles de Télémaque résumant la guerre de Troie sont autant pour les lecteurs du roman dont il s'agit de rafraîchir la mémoire à propos de L'Iliade que pour situer sa noblesse vis- à-vis d'un autre roi et de lui montrer sa valeur. La 2de phrase fait allusion à l'Odyssée. Resituer ainsi les deux grands épisodes de l'épopée homérique souligne le souci de vouloir apprendre au duc de Bourgogne les principaux faits. La puissance temporelle d'Ulysse est soulignée puisque nous notons royaume roi ruiné qui montre la valeur morale du personnage. [...]
[...] On ne pouvait lui reprocher en toute sa vie que d'avoir triomphé avec trop de faste des rois qu'il avait vaincus et de s'être confié à un de ses sujets que je vous dépeindrai tout à l'heure. Quand il me vit, il fut touché de ma jeunesse et de ma douleur ; il me demanda ma patrie et mon nom. Nous fûmes étonnés de la sagesse qui parlait par sa bouche. Je lui répondis : grand roi, vous n'ignorez pas le siège de Troie, qui a duré dix ans, et sa ruine, qui a coûté tant de sang à toute la Grèce. [...]
[...] Télémaque fait du roi un portrait en majesté le valorisant et le situant au-dessus de tout. Le souverain allie majesté, donc recul dû à sa fonction et proximité : douceur agréable Nous retrouvons l'idée de départ comme quoi le roi doit être respecté par sa proximité avec les sujets mais de façon plus concrète en prenant chair dans Sésostris. Cet amour suggéré au début du texte est repris par un terme plus fort admirait Les qualités sont liées par une conjonction de coordination et patience et une sagesse pour mettre en valeur ce qui fait de lui un être idéal. [...]
[...] Fénelon glisse le devoir du roi d'un pouvoir temporel à un devoir filial porté par l'amour. Il s'agit de l'amour du prochain, loi directrice des chrétiens que reprend le précepteur. En effet, l'une des leçons du Nouveau Testament est de dire : il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour eux qu'on aime que nous lisons ici dans la phrase : donnerait sa vie pour lui Il s'agit donc bien d'éduquer le futur roi selon une morale chrétienne qui lui sert alors de lien indéfectible avec son peuple. [...]
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