Commentaire rédigé de l'acte I scène 1 de la pièce de théâtre de Molière Les Femmes savantes.
[...] Mais aussi en jouant sur le rythme de son discours en utilisant l'Alexandrin Armande met en valeur ces jugements, un incluant des chiasmes permettant d'associer deux termes deux à deux bien qu'il n'est pas nécessairement de rapport de sens beau doux / feux attachements / gens personnes / grossiers vulgaires Mais cette démonstration, faite par une femme savante est-elle aussi brillante et persuasive qu'il y parait ? N'a-t-elle pas quelques faiblesses qui montrent les limites du pouvoir de persuasion d'Armande ? En effet, bien qu'il s'agisse d'un discours structuré, solidement argumenté, il s'avère être au premier plan surtout chargé de ridicule et d'éléments comiques. [...]
[...] ce qui permet de plus sensibiliser Henriette et donner un aperçut plus concret de la situation auprès du lecteur. Ou encore en citant des exemples, le sien et celui de sa mère et insiter sur l'importance pour Henriette de calquer sa conduite sur la sienne en détachant le rythme Tâcher/ ainsi que moi/ de vous montrer sa fille Et aussi en ayant recours aux imperatifs pour dicter sa conduite à Henriette, impératifs toujours placer en debut de vers ce qui permet de donner plus d'importance, d'accentuer ses propos. [...]
[...] En effet, notons tous d'abord qu'il s'agit d'un discours structuré, qui assène des vérités avec une certaine stratégie de persuasion. Examinons la composition et la structure de la tirade, de la ligne 1 à 12, Armande expose sa thèse, avertissant sa sœur que le mariage est la pire des choses de vous claquemurer aux choses du ménage d'après elle le mariage est destiné aux gens grossiers, aux personnes vulgaires il est signe d'enfermement. Puis de la ligne 12 à 17, Armande fait une démonstration de sa mère Vous avez notre mère en exemple à vos yeux et d'elle- même ainsi que moi Armande pousse Henriette à suivre le même parcours que sa mère et elle. [...]
[...] Malgré cela, Armande donne l'impression que ces deux mondes ne peuvent pas communiquer, d'un coté l'esprit exclue l'autre les sentiments amoureux, thèse qui frise le ridicule car l'on peut avoir de l'esprit tout en étant amoureux ou mère de famille ! Ce qui est d'autant plus ridicule vu qu'Armande cite sa mère comme exemple Vous avez notre mère en exemple à vos yeux / Que du nom de savante on honore en tous lieux elle qui a été savante et sans doute amoureuse pour avoir donné naissance a deux enfants ! [...]
[...] Notons les éléments franchement comiques, le vocabulaire amoureux appliqué à la philosophie, elle parle de la philosophie comme s'il s'agissait de son amant, ridicule renforcé par le crescendo : Songez (l.9) / Tâcher (l. 14) / Aspirez (l. 15) pour en finir à ligne 19 Mariez-vous à la philosophie comme si cela était faisable. Autre effet d'autant plus ridicule, le rythme précipité de ces derniers vers évoque le trouble de l'amoureux tenant son discours passionné sans quasiment respirer, de la ligne 20 à la fin on relève très peu de abstraction, la philosophie. [...]
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