La femme au collier de velours, Dumas, pouvoir magiques des objets, pourvoirs magiques des êtres, fantastique
Avec «La femme au collier de velours», Dumas nous guide à travers un Paris post-révolutionnaire, en proie à la terreur et au chaos, dans lequel les phénomènes étranges et mystérieux font partie intégrante du récit. Cette dimension fantastique est en grande partie amenée par la présence de certains objets et personnages qui semblent être dotés de pouvoirs extraordinaires, comme un collier qui parait s'animer, ou encore un docteur qui attire la mort. De plus, un lien étroit coexisterait entre les différents protagonistes et ces reliques hors du communs. Mais quel est-il?
[...] Par exemple, alors que le pied de la jeune femme rentre au contact d'un tison, ce n'est pas le pied de la jolie brune qui brûle, mais bizarrement, c'est le tison qui s'éteint: «Hoffmann se baissa, enleva le tison, et s'aperçut avec effroi que ce n'était pas la braise qui a brûlé le pied de la jeune fille, mais le pied de la jeune fille qui avait éteint la braise.» (l.13p.120). Cette description fait penser à un être froid et insensible, semblable à un mort revenu à la vie. Cette ressemblance octroie une dimension effrayante à la jeune femme, comme si son aura malsaine resurgissait à travers cette horrible image putride. Un autre personnage semble également avoir d'étroits liens avec le monde des défunts, qui n'est nul autre que le sombre médecin. [...]
[...] Le vieil homme, fait en effet souvent allusion aux morts lors de ses apparitions. Il dit avoir fréquenter de nombreuses personnes célèbres, actuellement décédés, comme Voltaire, Madame Du Barry, ou encore le Marquis de Sade. Cette proximité nous laisse penser qu'il pourrait s'agir de la «grande faucheuse» en personne, car en plus de côtoyer de très près de futurs défunts, il provoque et se rit de la mort: «J'ai fait sur lui l'essai d'un remède nouveau. Oh Mon Dieu Au bout d'une heure il était mort. [...]
[...] ce statut supérieur lui confère une force bienfaisante et apaisante. Effectivement, comme ce fut le cas au début du roman, un seul baiser de la demoiselle suffit à calmer les ardeurs d'un vieillard agité: «Aussi arrêta-t-elle le vieillard au milieu de ses évolutions, et l'attirant à elle, déposa-t-elle un simple baiser sur son front» (l.16p.32). Ce pouvoir permet donc d'apporter réconfort et protection aux siens, en alimentant ces derniers d'un amour pur et sincère, se situant à l'opposé de la tentation charnelle et maléfique que produit Arsène. [...]
[...] Un deuxième pouvoir vient également compléter ses spécificités, celui d'attirer le regard des femmes, lorsqu'elles se sentent lorgnées: «Il remarquait avec étonnement que la personne sur qui la lorgnette se fixait tressaillait instantanément et tournait aussitôt les yeux vers celui qui la lorgnait.» (l.37p.66), on sent à travers ces deux exemples, que la lorgnette exerce une forme de force invisible, comme si la volonté du voyeur lui permettait de s'approcher de ses cibles. Un autre objet, produit lui aussi un pouvoir d'entraînement hors du commun dans le récit, à savoir: l'or. [...]
[...] Celui-ci à été donné à Hoffmann peu avant son départ pour Paris, il avait pour but de lui rappeler sa promesse envers sa promise. Cependant, ce mystérieux bijou ne se contente pas seulement d'assumer sont rôle premier, qui est de l'éloigner de la tentation, mais il semblerait aussi que celui-ci puisse s'animer, comme s'il avait la possibilité de se mouvoir de par sa propre volonté: «Il sentait le médaillon battre, comme un autre cœur, contre les battements du sien.» (l.11p.61). [...]
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