Faux-monnayeurs, Gide, chapitre XII, protestants, amour
Bernard a plus ou moins dérobé la valise d'Edouard, l'oncle de son ami Olivier, à la consigne de la gare ; il lit indiscrètement le journal d'Edouard, que nous découvrons avec lui. Edouard y raconte le 1er novembre sa rencontre avec ses neveux, les enfants Molinier, et surtout son coup de foudre pour le cadet, Olivier. Le narrateur nous avait déjà permis de suivre avec Edouard son journal, dans lequel il évoquait le 18 octobre son amour pour Laura, et le 28 octobre la décristallisation de cet amour due à sa réciprocité. Le chapitre XII commence avec la suite du journal où Edouard raconte le 2 novembre sa conversation avec Félix Douviers, un petit professeur de français que Laura a décidé d'épouser et analyse ce mariage comme un acte de dépit.
[...] On retrouve cette idée du centrage en fonction de la perspective dans son opposition de fond à la valeur intrinsèque des choses dans la réponse d'Edouard à Olivier qui justifiait son amitié pour Armand par la possession de qualités très développées chez lui, «c'est-à-dire celui auquel tu t'es le plus intéressé Edouard assume le primat de son regard dans le journal en changeant la structure syntaxique des phrases. Les souvenirs d'Edouard sont au centre de cet extrait, ses souvenirs récents et les souvenirs que ces souvenirs récents font ressurgir. [...]
[...] Edouard y raconte le 1er novembre sa rencontre avec ses neveux, les enfants Molinier, et surtout son coup de foudre pour le cadet, Olivier. Le narrateur nous avait déjà permis de suivre avec Edouard son journal, dans lequel il évoquait le 18 octobre son amour pour Laura, et le 28 octobre la décristallisation de cet amour due à sa réciprocité. Le chapitre XII commence avec la suite du journal où Edouard raconte le 2 novembre sa conversation avec Félix Douviers, un petit professeur de français que Laura a décidé d'épouser et analyse ce mariage comme un acte de dépit. [...]
[...] Il utilise de fait de nombreux termes péjoratifs pour décrire la chapelle. La description physique du lieu l'abstraite et blafarde lumière détachement cruel de la chaire rigidité rectitude anguleuse aboutit sur une description morale du lieu en trois critique qui résument assez bien la critique gidienne des milieux protestants : la disgrâce rébarbative, l'intransigeance et la parcimonie Or cette vision qui est nouvelle pour Edouard est pour le lecteur la première et la seule description de cette chapelle. Sa brutalité semble quelque peu tempérée par le souvenir, mais ce souvenir porte la marque du mensonge absolu qu'est la cristallisation amoureuse, mensonge dénoncé plus tôt par Edouard dans son journal à la date du 18 Octobre. [...]
[...] L'introduction du personnage de Strouvilhou dans la conversation sert de faire-valoir au pasteur, dans la mesure où l'évocation de Strouvilhou permet d'évoquer et de mettre en scène l'ingénuité un peu niaise du pasteur coupé de la réalité par sa foi, l'échec violent de son prosélytisme avec ce pensionnaire, dans une sorte de portrait en creux de la méchanceté de Strouvilhou. On voit la patience du pauvre pasteur qui apparait comme un personnage bouffon et unilatéral. Il est enfin présenté comme un mauvais père Le pasteur Prosper Vedel est trop occupé C'est-à-dire qu'Edouard l'attaque en trois points essentiels de sa vie : l'exercice oratoire du pastorat, l'exercice d'œuvre et de conversion, et enfin l'éducation des enfants, qui sont généralement les trois points essentiels dans les textes pastoraux. [...]
[...] _ L'autre portrait essentiel est celui du vieil Azaïs, qui est le plus long de l'extrait et s'étend sur plus de deux pages. Il s'amorce dans le discours de son gendre qui replace les deux hommes dans le contexte de l'après-guerre de 1870 où la France a perdu de nombreux territoires dont le Bas-Rhin où ils ont fait leur classe. Azaïs est très vite compris comme un homme de foi, qui a étudié en Faculté de théologie, et est devenu un pasteur alternatif au sens où il se dévoue à l'éducation de jeunes enfants Azaïs apparait bien vite comme l'homme fort de la famille, le chef, qui dans le souvenir de Laura et Edouard sait s'énerver et met Strouvilhou à la porte. [...]
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