Etude analytique (niveau Lycée) du chapitre 8 du roman d'Andre Gide Les faux-Monnayeurs.
[...] En même temps, si le roman de Gide n'applique pas les principes énoncés par son personnage, c'est peut-être parce qu'il n'y arrivera pas. Edouard en voulant purifier le roman semble réduire celui-ci à une peau de chagrin, si on enlève tout ce qu'il souhaite éliminer, que reste-t-il ? Sorte d'ironie de Gide. Ce qu'Edouard propose de laisser au cinéma, c'est tout de même le fondement de toute l'histoire. Ce personnage (Edouard) représente un repoussoir car il illustre les excès dans lesquels les écrivains peuvent tomber. [...]
[...] INTRODUCTION Les Faux-Monnayeurs est le titre d'un roman écrit par André Gide en 1925. L'auteur dira de cette œuvre que c'est le seul roman qu'il ait jamais écrit. Ce roman est considéré comme l'un des plus importants du XXème siècle, précurseur du mouvement littéraire Le Nouveau Roman. Construit avec minutie, ce roman multiplie les personnages, points de vue narratifs et intrigues secondaires. Cette complexité est accentuée par une mise en abyme qui interroge sans cesse le genre romanesque. La conversation du chapitre III a crée un horizon d'attente pour le lecteur qui va découvrir Edouard au chapitre VIII. [...]
[...] Il y a un narrateur (Gide) qui prend soin de montrer qu'Edouard somnole, songe. Il apparente les différentes attitudes d'Edouard à de la rêverie afin de rendre indistinctes les frontières entre réalité/imagination/fiction et symboliquement il rend indistincte la frontière entre les deux mouvements du récit. Enfin, l'évolution du discours rapporté dans le 1er paragraphe est significative de la progressive autonomie qu'Edouard acquiert et qui révèle aussi son changement de statut : il y a une focalisation interne qui intègre les pensées du personnage dans son propre énoncé avec le style indirect, mais au moment où est donné le type de l'ouvrage, le discours rapporté devient du style indirect libre. [...]
[...] Le roman pur n'aurait d'autre but que lui-même. Il refuse les idées, les dialogues rapportés, la description. Il ne doit pas être un roman du réel. III Les enjeux de ce passage Si Edouard suggère d'assainir le roman, ce n'est manifestement pas l'objectif de Gide. Cet extrait semble contredire l'idéal de pureté revendiqué par Edouard puisque cet extrait est un mélange de narration et de discours, on voit bien donc que le lien qui unie le romancier Gide et le romancier Edouard apparaît plutôt complexe. [...]
[...] Puis deux lignes qui sont la transition entre les deux mouvements. 2ème mouvement : retranscription de ce que le personnage note sur son carnet. Edouard est ainsi devenu une figure d'écrivain au cours d'un texte qui prend soin d'opérer un glissement vers la mise en abyme. Il songe au roman qu'il prépare et il énonce son titre, il apparaît bien un récit à l'intérieur du récit ; et plus vertigineux encore, il y a l'évocation de l'élaboration du roman qu'on est en train de lire. [...]
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