L'incipit des "Faux monnayeurs" d'André Gide met en scène Bernard Profitendieu, fils d'un juge d'instruction. Il est seul chez lui pour travailler, car il ne lui reste plus que trois semaines avant l'arrivée de son examen. Cependant, le lecteur apprend au début de ce roman, en même temps que Bernard, que celui-ci est en réalité un fils illégitime. En effet, il découvre des lettres d'amour, envoyées à sa mère il y a dix-sept ans, qui lui prouvent que son père n'est pas celui qu'il croit.
En quoi cet incipit est-il à la fois marginal et extrêmement significatif par rapport à la suite du roman ? Nous avons, en effet, d'emblée dans le début des Faux monnayeurs l'explication de ce titre, la conception du roman selon André Gide ainsi que le destin de Bernard Profitendieu : le lecteur peut être capable de tracer son histoire et ses rêves, simplement en lisant cet incipit.
[...] Il y a une connotation religieuse, il est possible que sa conscience le travaille. Se sent-il coupable d'appartenir à une famille hypocrite ? Le démon symbolise-t-il celui qui pervertissait l'âme de sa mère quand celle-ci eut une aventure dix-sept ans auparavant ? Le texte insiste ensuite sur la chaleur comme si la maison de Bernard était l'Enfer. Nous pouvons voir une syllepse de sens dans il étouffait : il étouffait à cause de la chaleur ou il étouffait à cause de ses parents, ce qui sous-entend un désir de liberté et d'émancipation chez Bernard. [...]
[...] Faux monnayeurs d'André Gide : incipit L'incipit des Faux monnayeurs d'André Gide met en scène Bernard Profitendieu, fils d'un juge d'instruction. Il est seul chez lui pour travailler car il ne lui reste plus que trois semaines avant l'arrivée de son examen. Cependant, le lecteur apprend au début de ce roman, en même temps que Bernard, que celui-ci est en réalité un fils illégitime. En effet, il découvre des lettres d'amour, envoyées à sa mère il y a dix-sept ans, qui lui prouvent que son père n'est pas celui qu'il croit. [...]
[...] C'est pourquoi il aimerait vivement que quelqu'un l'interrompe dans la lecture des lettres de l'amant de sa mère qu'il n'était pas censé lire. S'il s'arrête de son plein gré, n'est-il pas possible qu'il le regrette plus tard ? Les deux phrases suivantes sont également en focalisation interne, pour souligner le fait que Bernard soit véritablement seul dans la maison. Il passe en revue chaque membre de sa famille et leur activité pour justifier leur absence. L'accent est mis sur Caloub. En effet, la phrase son père et son frère aîné étaient retenus au Palais est vague : y exercent-ils un métier ? [...]
[...] Ils sont d'autant plus mis en valeur qu'ils sont répétés deux fois. De plus, le travail de Bernard est semblable à celui d'un cambrioleur. Son travail est minutieux comme le souligne la phrase il fit doucement, précautionneusement Pourtant, tout se passe comme s'il n'y avait aucune intention de la part de Bernard de violer ce secret. En effet, le tiroir avait livré son secret par en haut : il livre de lui-même le secret, ce n'est pas comme si Bernard s'en était emparé. [...]
[...] Grâce à une étude onomastique, nous pouvons remarquer l'hypocrisie de cette famille : elle est faussement puritaine puisqu'elle montre qu'elle croit en Dieu alors que la mère de Bernard a commis un péché et que ses parents ne lui ont jamais dit qui était son vrai père. En résumé, la religion est seulement un jeu de paraître et cette famille profite de Dieu. C'est pour cette raison que Bernard refuse ce nom. A travers ce passage, nous pouvons entrevoir une discrète intervention ironique du narrateur extradiégétique qui, de son point de vue surplombant, se permet une critique des mœurs de son temps. En continuation, nous avons la famille respectait sa solitude et non pas sa famille ce qui prouve que Bernard veut s'en éloigner. [...]
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